La nouvelle conférence du procureur de la République de Paris, François Molins, donne lieu à de nouvelles révélations dans le cadre de l'enquête sur le démantèlement de la cellule islamiste le week-end dernier. Parmi les sept personnes déférées au parquet en vue de leur mise en examen, plusieurs d'entre elles sont soupçonnées "d'association de malfaiteurs en vue d'intégrer un groupe djihadiste" en Syrie.
C'est la première fois que des poursuites sont engagées en France sur ce dossier épineux puisque Paris soutient officiellement la rébellion contre le régime de Bachar al Assad.
>>> A lire : "Une cellule d'une extrême dangerosité"
Des recrutement de candidats au djihad
Le procureur de la République, François Molins, a expliqué jeudi que l'enquête comportait deux volets différents : une "association de malfaiteurs en vue de commettre un attentat" qui concerne l'attaque à la grenade d'une épicerie casher à Sarcelles le 19 septembre, et une "association de malfaiteurs terroristes" ayant pour but de rejoindre des réseaux djihadistes en Syrie.
Quatre personnes ont été identifiées dans le cadre de ce projet de recrutement de candidats au djihad, notamment pour la Syrie. Deux d'entre elles ont joué un "rôle clé" dans cette filière, a indiqué le procureur de Paris. L'un avait un contact à l'étranger et "servait de relais" pour les candidats au djihad et l'autre s'est récemment rendu en Egypte et en Tunisie. Un voyage effectué "avec Jérémie Louis-Sidney, l'un des chefs de file de la cellule terroriste, pendant trois mois", a déclaré le procureur.
Sidney voulait combattre au Mali
Mais Jérémie Louis-Sidney, tué samedi par les policiers venus l'arrêter dans un appartement de Strasbourg, avait, lui, l’intention de se rendre au Mali pour le djihad, selon des informations de 20 Minutes. C'est du moins ce qu'a confié sa seconde épouse, libérée jeudi, après sa garde à vue de cinq jours. Selon elle, Jérémie Louis-Sidney avait "le projet" de combattre au Nord-Mali. La compagne n'a toutefois pas précisé l'état d'avancée du projet.
Les suspects se sont tous récemment convertis à l'islam, sauf un et sont connus pour de petits délits. Deux ont connu la prison, mais l'incarcération ne semble pas à l'origine de leur radicalisation, a précisé le procureur, puisque les périodes d'emprisonnement n'étaient que de deux et trois mois.