Les enquêteurs ont avancé dimanche un premier scénario de l'accident d'une rame d'essai de TGV samedi en Alsace, faisant 11 morts et 37 blessés. Le train a percuté un pont avant de dérailler, d'après le parquet de Strasbourg. A Eckwersheim, près de Strasbourg, plus aucun corps ne se trouvait sur le site de l'accident, selon le procureur-adjoint du parquet de Strasbourg, mais des opérations de levage de parties de la rame étaient toujours en cours. "Aucun corps n'a été retrouvé", a-t-il dit. "Seuls des morceaux de corps pouvant appartenir aux victimes recensées" ont été découverts.
Des boîtes noires retrouvées. Selon le procureur-adjoint du parquet, des boîtes noires de la rame ont été retrouvées sur les lieux. "Mises à l'abri aux fins d'exploitation", elles constitueront "un élément extrêmement important pour comprendre ce qui a pu se passer", a-t-il dit. Dans la journée, à l'aide d'une grue et de câbles d'acier accrochés à la rame, les secouristes ont sorti de l'eau la motrice arrière et une voiture, sous les regard de dizaines de promeneurs médusés. Les opérations se poursuivaient dans la soirée avec le treuillage d'un dernier morceau à cheval sur la berge et un bras du canal de la Marne au Rhin, au nord-ouest de Strasbourg. Selon les pompiers, les opérations devaient s'achever dimanche à minuit.
Premier déraillement mortel d'un TGV. Le patron de la SNCF Guillaume Pepy a évoqué "un choc énorme" pour la société de transport ferroviaire, qui n'avait jamais connu de déraillement mortel dans l'histoire du TGV depuis sa mise en service en 1981. Les onze tués faisaient partie d'une équipe d'une cinquantaine de techniciens et cheminots à bord de la rame, qui effectuait un essai sur la ligne LGV destinée à relier Paris à Strasbourg en 1H48 à partir d'avril 2016, contre 2H20 actuellement. "Il est raisonnable de penser" que la mise en service de cette ligne sera reportée, a affirmé dimanche Jacques Rapoport, président délégué du directoire de la SNCF.