L'assaillant qui a tué vendredi un enseignant dans un collège-lycée à Arras, Mohammed Mogouchkov, son petit frère âgé de 16 ans et "un jeune cousin" vont être présentés à un juge d'instruction antiterroriste, a annoncé mardi le procureur antiterroriste Jean-François Ricard. Le parquet a requis la mise en examen et la détention provisoire pour l'assaillant de 20 ans et son frère âgé de 16 ans, suspecté d'avoir "apporté un certain soutien dans son projet mortifère", notamment sur "le maniement des couteaux", a expliqué Jean-François Ricard.
Le parquet demande aussi la mise en cause du "jeune cousin de cette fratrie", âgé de quinze ans, "ayant été informé d'un possible projet d'action criminelle de Mohammed Mogouchkov" et suspecté de n'avoir "rien fait pour l'empêcher". Le Parquet national antiterroriste (Pnat) ouvre une information judiciaire pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, assassinat en relation avec une entreprise terroriste, complicité de ces deux derniers crimes et abstention volontaire d'empêcher la commission d'un crime. Depuis vendredi, 100 témoins ont été entendus et 13 personnes ont été placées en garde à vue, a précisé le Pnat.
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"Courte vidéo tournée devant le monument aux morts"
Dix gardes à vue qui concernaient son "cercle familial proche" ou ses "relations", avec un détenu notamment, ont été "levées au cours de l'enquête de flagrance en l'"absence d'éléments, à ce stade, permettant de démontrant que ces personnes interpellées ont pu avoir un rôle précis dans l'action terroriste de Mohammed Mogouchkov". Les motivations de l'agresseur, qui avait longuement "prêté allégeance à l'État islamique" dans un fichier audio, "ont pu être éclaircies par les déclarations de certains de ses proches, par les propos tenus par lui-même sur place et par une vidéo tenue devant un monument au morts" avant l'attaque, a précisé le procureur.
Dans une "courte vidéo tournée devant le monument aux morts", l'assaillant "s'est attaqué de manière répétée aux 'valeurs des Français' selon ses propres termes", dans des "propos particulièrement menaçants", a indiqué le procureur. Dominique Bernard, professeur de lettres de 57 ans, poignardé "au niveau du cou et de l'épaule", est décédé. Selon le procureur, le pronostic vital des trois autres victimes, blessées, "n'est plus engagé à ce jour".