Quatre mois de prison avec sursis requis contre une institutrice pour avoir violenté une enfant de 3 ans

Accusée d'avoir frappé une petite fille de 3 ans en classe à Paris, qui faisait alors son premier jour à l'école, l'institutrice avait été filmée discrètement par une parente d'élève. Publiée sur les réseaux sociaux, la vidéo avait suscité une vague d'indignation.
Une peine de quatre mois de prison avec sursis a été requise vendredi contre une institutrice de 52 ans jugée pour avoir violenté une enfant de 3 ans en classe à Paris, scène dont les images avaient suscité une vague d'indignation.
Le parquet de Paris ne s'est en outre pas opposé à ce que sa condamnation éventuelle ne soit pas inscrite à son casier judiciaire.
"J'ai perdu mon sang-froid"
Filmée le 3 septembre dernier, le lendemain de la rentrée, par une mère d'élève, la vidéo montrait l'institutrice asséner un violent coup au niveau du dos à une petite fille en larmes, dans l'école maternelle des Frères Voisin située dans le XVe arrondissement de Paris. L'enfant, hurlant, se dirigeait ensuite vers un coin. L'enseignante prenait alors un vaporisateur et aspergeait la fillette.
"Une crise d'hystérie" comme l'enseignante n'en avait "jamais vu" en près de 30 ans de carrière, raconte-t-elle au tribunal correctionnel de Paris. La mère de la fillette a porté plainte après avoir vu la vidéo deux jours plus tard. "J'ai perdu mon sang-froid", "perdu mes moyens", explique l'institutrice à la barre, la voix étranglée par les sanglots. "J'ai tout de suite réalisé que j'avais commis une faute professionnelle".
Des difficultés personnelles
Face au tribunal, elle évoque la perte d'un proche quelques jours avant la rentrée, après un été durant lequel elle a connu des inquiétudes pour sa santé. "Je suis quand même allée au travail" ce jour-là, relate l'institutrice, car "quand on est absent on n'est jamais remplacé". "Je me suis peut-être sur-estimée par rapport à mon état".
La très large médiatisation a été un "tsunami", poursuit l'enseignante, "passionnée" par ce métier qu'elle voudrait reprendre, "mais pas dans un école aussi difficile". Tenant à présenter ses "excuses" à l'enfant et sa famille, elle dit souhaiter un retour à une vie normale, que ce soit pour elle ou pour l'enfant. Le jugement devrait être rendu dans la foulée, ou mis en délibéré à une date ultérieure.