Ils pensaient réaliser de simples vérifications. Les policiers belges et français ont été reçus par des rafales de kalachnikov. Une perquisition "froide" s’est transformée en spectaculaire intervention antiterroriste, mardi après-midi, dans la commune bruxelloise de Forest, en Belgique. Les enquêteurs, qui travaillaient sur une piste potentiellement intéressante dans le cadre des attentats du 13 novembre, ont tué au cours de l’opération un homme identifié comme Belcaïd Mohammed, proche de la mouvance djihadiste. "Deux personnes qui se trouvaient dans l'appartement qui a été perquisitionné mardi ont réussi à prendre la fuite. Elles sont activement recherchées", a expliqué Thierry Werts, le porte-parole du parquet fédéral belge, lors d'une conférence de presse mercredi à Bruxelles.
- Quel était l’objectif de cette opération ?
Les unités belges, accompagnées de deux Français de la section antiterroriste et de la sous-direction antiterroriste, visaient un appartement de ce quartier résidentiel de Bruxelles. Un appartement qui aurait servi de planque à un Belge suspecté d’avoir été directement en lien avec les auteurs des attentats de Paris.
- Pourquoi la perquisition a-t-elle capoté ?
Les enquêteurs avaient constaté l’absence de consommation d’électricité. Ils en ont déduit que le logement était inoccupé. En arrivant sur place, sans être équipé en conséquence, les policiers ont essuyé des tirs nourris de kalachnikov pendant plusieurs minutes. "Trois des six policiers ont été légèrement blessés, dont une policière française", a détaillé le porte-parole du parquet fédéral belge. Des renforts sont alors rapidement intervenus sur les lieux de la fusillade. D’autres tirs ont retenti dans Forest et un autre policier a été blessé.
- Qui est le suspect abattu ?
"Un suspect a alors été maîtrisé alors qu’il allait ouvrir le feu sur des policiers depuis la fenêtre de son logement", a détaillé mercredi le porte-parole du parquet fédéral. Le suspect, tué par les forces de l’ordre, était armé d’une kalachnikov. Selon les premiers éléments de l’enquête, il a été identifié comme Belcaïd Mohammed, un Algérien né en juillet 1980. Il était en séjour illégal en Belgique mais n'était connu des autorités judiciaires que pour un "vol simple" commis en 2014, a précisé Thierry Werts.
Lors de la perquisition effectuée au domicile où il était retranché, les enquêteurs ont découvert deux chargeurs de kalachnikovs, un livre salafiste et un drapeau de l’Etat islamique, mais aucun explosif. A côté du corps, "il y avait également un total de onze chargeurs de kalachnikov et de très nombreuses munitions. Aucun explosif n'a été découvert".
Crédit photo : Sébastien Krebs/Europe 1
- Que sait-on des deux hommes en fuite ?
Durant la fusillade, deux suspects qui se trouvaient vraisemblablement aussi dans l'appartement ont pris la fuite. Ils sont activement recherchés. "L’identité des deux individus en fuite est inconnue à ce jour", a indiqué le parquet fédéral belge.
Parallèlement aux recherches qui se concentrent sur ces deux suspects, deux hommes ont été placés en garde à vue dans la nuit de mardi à mercredi, rapporte le parquet fédéral belge. L’un s’était présenté à l’hôpital avec une jambe cassée. L’autre avait pris la fuite après avoir accompagné le premier suspect aux urgences. "Il ne s’agit pas des deux hommes activement recherchés", a précisé le parquet fédéral belge. Les deux hommes ont finalement été remis en liberté sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux, a indiqué le parquet fédéral belge mercredi après-midi.