C'est une révélation inquiétante. L'un des auteurs des attaques terroristes du vendredi 13 novembre s'était exercé en toute légalité au tir, en 2012, au sein de l'Association nationale de tir de la police (ANTP) ont dévoilé Le Monde et iTELE, lundi.
En possession d'une licence de tir. Samy Amimour, âgé de 28 ans, est l'un des trois terroristes ayant attaqué la salle de concert du Bataclan, dans le 11e arrondissement de la capitale, vendredi 13 novembre. D'après Le Monde, le Français originaire de Drancy était détenteur d'une licence de la Fédération française de tir pour 2011/2012.
Une initiation au 9mm pour une centaine d'euros. Lors d'un stage d'initiation, effectué en avril 2012, l'ancien chauffeur de bus de la RATP apprend à se servir notamment d'un 9mm et d'un 22mm long rifle, d'après iTELE. Le tout pour à peine plus de 100 euros. C'est grâce à ce stage qu'il peut ensuite prendre sa carte de membre à l'ANTP, créée et gérée par d'anciens policiers à la retraite. Toutefois, si elle est agréée par la préfecture de police, l'ANTP n'est pas financée par le ministère de l'Intérieur.
Barbe rasée, pour ne pas éveiller les soupçons. Dans cette association, "le premier club de tir de France" avec ses 2.350 membres, d'après son site internet, le futur assaillant du Bataclan a pu s'entraîner dans l'un des deux stands du club, porte de la Chapelle, dans le 18e arrondissement de Paris. A l'époque, le casier judiciaire de Samy Amimour est vierge – obligatoire pour pouvoir s'entraîner - et personne n'a vent de ses velléités de partir faire le djihad. D'après iTELE, le terroriste en puissance se rase même la barbe, sur le conseil d'amis, afin de ne pas attirer l'attention.
C'est dans cette Asso proche de la police que le kamikaze Samy Amimour (bataclan) s'entraînait au tir. pic.twitter.com/n3J1tTLCVL
— Djamel Mazi (@djamel_mazi) 30 Novembre 2015
Trois aspirants djihadistes. C'est en octobre 2012 que les enquêteurs des services de renseignement découvrent cette information, dans le cadre de la mise en examen de Samy Amimour pour "association de malfaiteurs terroriste" suite à son projet de départ avorté vers le Yémen. Il est placé sous contrôle judiciaire. Avec deux amis drancéens, Charaffe El M. et Samir B., le Français d'origine algérienne aspire à aller faire le djihad. C'est avec eux que le jeune homme a adhéré à l'ANTP et participé aux initiations.
Première arme en main à 14 ans. Alors auditionné par les enquêteurs, il racontera s'intéresser au tir depuis son enfance, rapporte Le Monde. "Depuis tout petit, je fais des jeux vidéo et, à 14 ans, j'ai eu ma première carabine en main au Sénégal avec mon oncle pour tirer les alouettes". En septembre 2013, il part en Syrie malgré sa famille qui tente à tout prix de l'arrêter dans sa radicalisation. Depuis, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.