Ce sont des images que personne n'avait vraiment envie de voir mais que de nombreuses parties civiles jugeaient nécessaire de visionner. La vidéosurveillance de la promenade des Anglais à Nice ce 14 juillet 2016 a été projetée à l'assistance lors du procès de cet attentat qui a coûté la vie à 86 personnes.
Des images sans son mais extrêmement éprouvantes qui donnent à voir des dizaines de personnes écrasées, projetées comme des quilles. Des images que plusieurs parties civiles, obligées de sortir en pleurs, n'ont pas supporté. Néanmoins, il était nécessaire pour la cour de les visionner selon l'une de leurs avocates, Catherine Szwarc. "Ça me paraît essentiel pour la manifestation de la vérité, bien sûr. Et oui, c'est dur, il y a eu des cris de certaines victimes qui peut-être se sont reconnues, qui ont certainement reconnu des proches et c'est difficile", dit-elle.
"Je ne regrette pas"
Avec son époux et des amis, Isabelle Picard était sur la promenade ce soir-là, tout près du camion. "Ce sont des images de terreur qui sont indescriptibles. Des moments apocalyptiques, je dirais. J'ai tenu absolument à regarder cette vidéo, je ne le regrette pas. Je pense qu'un retour en arrière était nécessaire pour une reconstruction future."
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Le soir de l'attentat, Stéphane a perdu sa femme Rachel. Ils étaient venus assister au feu d'artifice avec leurs deux jeunes enfants. "Le détail qui revient, c'est la vitesse. C'est ce que je dis toujours, c'est comme quand vous êtes sur un quai de gare et qu'un train passe sans s'arrêter, il y a cette notion de vitesse et la vie s'enlève en quelques centièmes de secondes. J'avais oublié que ça passait si vite."
Selon lui, il était indispensable que les accusés soient confrontés aux images. "Ça leur montrera les conséquences d'actions, de choix, qu'ils ont fait, d'aider ou non, de parler ou non, de participer ou non. Ce que l'on a vu, c'est les conséquences de leur choix, j'en suis persuadé", ajoute-t-il. Des accusés qui, pour la plupart, ont tourné la tête voire à peine regardé l'écran.