Thalys : plongée dans le quartier où a séjourné El Khazzani à Bruxelles

Ayoub El Khazzani
Ayoub El Khazzani © AFP
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Aude Vernuccio avec , modifié à
Contrairement à ce qu'il a affirmé, le tireur présumé du Thalys a vécu récemment chez sa sœur, à Bruxelles, où des perquisitions ont été effectuées mardi.
REPORTAGE

Ayoub El Khazzani a passé sa première nuit en prison. Le tireur présumé du Thalys a été mis en examen et écroué pour tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Son projet était prémédité selon le procureur de la République de Paris. Reste désormais à savoir si le jeune Marocain de 25 ans a bénéficié de complicités. Contrairement à ce qu'il a affirmé, Ayoub El Khazzani a vécu récemment chez sa sœur, à Bruxelles, où des perquisitions ont été effectuées mardi.

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Des auditions et perquisitions. C’est dans ce quartier populaire de l’ouest de Bruxelles que vit la sœur d’Ayoub El Khazzani, l'auteur présumé de l'attaque avortée du train Thalys vendredi. Elle s'est présentée à la police mardi matin, où elle a été interrogée, avant de ressortir libre en fin d’après-midi.

Lundi soir, une trentaine de policiers cagoulés avaient déjà investi le domicile de la sœur d’Ayoub El Khazzani à la recherche d’indices. Au même moment, un autre logement était perquisitionné, celui d’un proche du terroriste présumé. "Personne n'a été privé de liberté ou emmené pour interrogatoire. Quelques objets ont été emportés pour être examinés plus en détail", a indiqué le parquet fédéral dans un communiqué.

"Ce sont des gens normaux". Samir, un commerçant, a vu repartir les enquêteurs les bras chargés de sac contenant du matériel informatique et des documents. "Ils sont restés quatre-cinq heures. Ils ont fait peur un peu aux voisins. Ils ont montré des photos comme quoi les voisins étaient sur surveillance pendant une semaine. Sur les photos, il y avait la sœur du suspect. J’ai déjà vu sa famille, ils passent normalement dans le quartier. Ce sont des gens normaux", réagit le commerçant au micro d’Europe 1.

Des proches et sa famille complice ? Ayoub El Khazzani aurait été aperçu à plusieurs reprises dans le secteur. Il aurait même séjourné récemment chez sa sœur. Une thèse confirmée mardi par le procureur de la République de Paris, François Molins. L’enquête doit maintenant déterminer si, oui ou non, Ayoub El Khazzani a été aidé par un complice avant de commettre son attaque. S’agit-il d’un ami ou de sa propre famille ?

Des contenus Facebook qui  interpellent les enquêteurs. Les propos de sa sœur sur les réseaux sociaux ont en tout cas retenu l’attention des enquêteurs. La jeune femme s'y est montrée particulièrement active au moment des attentats djihadistes contre le journal satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher de Paris en janvier, partageant des vidéos colportant des thèses négationnistes censées prouver qu'il s'agit d'un "fake" (une invention) et une affiche indiquant: "Je ne suis pas Charlie qui insulte ma religion, mon Coran". Ou encore ce message : "tous ceux qui offensent la mémoire d’Allah méritent un châtiment douloureux".

Sur son compte Facebook on trouve également des vidéos de cheikhs salafistes saoudiens qui prêchent le Coran, mais également des mentions "j'aime" concernant des sites sur l'islam et des sujets plus légers comme l'amour, la perte de poids, ou les coiffures. Selon De Standaard, aucune référence à des organisations djihadistes comme l'Etat islamique n'a été trouvée sur cette page.