Des tirs nourris, un centre-ville bouclé et survolé par un hélicoptère : un assaut policier d'ampleur a été lancé mercredi à Saint-Denis, aux portes de Paris. Cet assaut visait Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats qui ont fait 129 morts vendredi 13 novembre. Si vous n'avez pas suivi en direct ces opérations de police, Europe 1 fait le point pour vous.
A quelle heure a débuté l'assaut ? Vers 4h20, la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et le Raid lancent l'assaut contre un appartement situé dans le centre-ville de Saint-Denis, à l'angle de la rue Corbillon et de la rue de la République (voir la carte ci-dessous). Retranchés à l'intérieur, les terroristes répliquent lourdement. Une fusillade éclate avec les forces de l'ordre. L'assaut va durer, avec intervalles, pendant près de trois heures.
Comment s'est terminé l'assaut ? Lors de l'intervention terminée en milieu de matinée, deux forcenés sont morts, selon des sources policières, dont une femme qui s'est fait exploser. Elle "a activé son gilet explosif au début de l'assaut", a annoncé le procureur de la République de Paris. Les policiers d'élite du Raid ont extrait trois hommes de l'appartement, aussitôt placés en garde à vue, a précisé le procureur. Outre ce trio, interpellé "immédiatement, sans montrer de grande résistance", selon une source proche de l'enquête, quatre autres personnes ont été interpellées. A noter également que cinq policiers ont été légèrement blessés au cours de l'assaut.
Quelles sont les personnes qui ont été interpellées ? Trois personnes qui se trouvaient dans l'appartement avec les terroristes présumés ont été interpellées par les forces de police. Un peu plus tard, deux autres suspects cachés dans les gravats ont, eux aussi, été interpellés. Enfin, le propriétaire de l'appartement, qui a prêté son logement aux forcenés, ainsi qu'une de ses connaissances ont également été arrêtées.
Qui était visé dans cet assaut ?Abdelhamid Abaaoud, djihadiste belge de 28 ans, était la cible de cet assaut. Surnommé Abou Omar Soussi ou Abou Omar al-Baljiki, ce membre de l'organisation Etat islamique (EI), qui a revendiqué les pires attentats de l'histoire de France, était la cible mais rien ne permet d'affirmer, pour le moment, qu'il était dans l'appartement et encore moins qu'il a été tué dans l'assaut. De même, aucune information n'a filtré sur la présence ou non dans l'appartement de Salah Abdeslam, en fuite depuis les attentats de vendredi dernier.
Un autre attentat était-il planifié par les terroristes ? A ce stade de l'enquête, rien ne permet d'affirmer avec certitude cette information. Le procureur de la République François Molins a simplement indiqué que l'assaut avait été rendu possible grâce à des informations recueillies par "la téléphonie et la surveillance".