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Noémie Loiselle, à L'Isle-d'Abeau (Isère) / Crédit photo : MYCHELE DANIAU / AFP
Dans la commune de L'Isle-d'Abeau en Isère, les habitants s'interrogeaient devant leur boîte aux lettres désespérément vide. Et pour cause, le facteur, chargé de distribuer le courrier, en conservait des milliers chez lui, assurant ne pas réussir à terminer ses tournées. 

Des factures, des relances et des cartes postales retenues dans un garage pendant des mois. Cette situation bien insolite s'est bel et bien produite à L'Isle-d'Abeau en Isère. Un facteur, désirant écourter ses tournées, a dissimulé plus de 13.000 lettres pendant un an.

Dans la boîte aux lettres de Marlène, 14 courriers sont datés de novembre à mai. Cette habitante de la commune, âgée de 25 ans, vient tout juste de recevoir sa facture d'électricité... du mois de janvier. "J'ai réussi à me débrouiller. C'est moi qui ai appelé EDF pour savoir pourquoi, d'un seul coup, je n'avais plus d'électricité chez moi. Et ils m'ont dit qu'il y avait une facture en retard". 

"Les tournées se rallongent et la charge devient de plus en plus importante"

Quelques rues plus loin, Muriel, 71 ans, vérifiait régulièrement sa boîte aux lettres, désespérément vide. Elle a donc fini par douter du bon acheminement du courrier. "Ça ne m'étonnerait pas, vu que je ne reçois rien". Aux enquêteurs, le coupable - un facteur qui cachait les lettres dans son garage - a expliqué qu'il ne parvenait pas à achever ses tournées

Un acte inadmissible pour Claudie, 65 ans. "C'est honteux. Il y a des courriers qui sont très importants et personnels. En étant à la campagne, on fait particulièrement confiance au facteur". Cette faute professionnelle n'est pourtant pas un cas isolé, déplore Isabelle Beddelem, factrice et membre du syndicat Sud PTT Isère-Savoie. "Les taches d'un facteur ou d'une factrice sont de plus en plus complexes : enregistrer les colis, signer les recommandés... Les tournées se rallongent et la charge devient de plus en plus importante". Le facteur, qui retenait les colis dans son garage, a été mis à pied et sera jugé en janvier 2025 devant le tribunal judiciaire de Vienne.