Trois jours après les attaques terroristes à Paris ayant fait au moins 129 morts, François Hollande a fait des annonces fortes lors de son discours devant les parlementaires réunis en Congrès au château de Versailles. Et notamment en matière de recrutement.
En effet, pour faire face à l'ampleur de la menace terroriste, le président de la République a promis 8.500 embauches dans la police, la gendarmerie, les douanes et la justice. Sur le papier, l'initiative est saluée de toute part. Mais dans les faits, cette mesure ne va pas être si simple à mettre en place.
5.000 policiers et gendarmes supplémentaires. En ce qui concerne le ministère de l'Intérieur, par exemple, François Hollande promet 5.000 policiers et gendarmes supplémentaires d'ici deux ans. Le quinquennat du président, aura jusqu'à présent presque permis de compenser les baisses d'effectifs sous Nicolas Sarkozy. Mais ces 5.000 hommes, il va falloir les recruter et les former.
Un manque de moyens pour assurer leur formation. Or, une source policière a confié à Europe 1 que les écoles ne sont pas dimensionnées actuellement pour former 3.000 hommes supplémentaires. Il manque des formateurs, mais aussi tout simplement des lits pour accueillir les futurs agents de police.
Pas prêts avant 2017. Surtout, le concours, qui s'étale sur une dizaine de mois, a lieu à la fin de la formation, qui dure elle-même un an. Il ne faut pas donc compter sur ces nouveaux policiers avant fin 2017, ce qui fait un peu long. Pour Frédéric Lagache, du syndicat de police Alliance, il va donc falloir recentrer les missions des policiers.
"Aujourd'hui c'est l'urgence, donc il va falloir que le policier fasse un travail de policier. Il va falloir en finir avec toutes ces gardes statiques. J'ai encore aujourd'hui 600 CRS qui effectuent des gardes statiques", explique-t-il. "Dernièrement à Saint-Brieuc, deux de mes collègues ont assuré la garde d'un détenu pour la naissance de sa petite fille, ça a duré 7h30, deux effectifs", déplore-t-il.
Pour l'heure - et les modalités de ces embauches ne sont pas définies - au ministère de la Justice, on ne sait pas encore comment se répartiront les 2.500 créations de poste entre les magistrats et les surveillants de prison. Sachant qu'il faudra qu'eux aussi soit formés, tout comme 1.000 nouveaux agents que la douane va pouvoir recruter...