C'est un nouveau refus d'obtempérer qui tourne au drame. Suite au décès d'une jeune femme de 18 ans, le procureur de Grenoble Éric Vaillant est revenu sur les faits dans un communiqué. La scène s'est déroulée mardi vers 2 heures du matin, au départ à Saint-Martin d'Hères, dans la banlieue de Grenoble. À ce moment-là, un équipage de police souhaite contrôler une Renault Mégane blanche ayant commis plusieurs infractions au code de la route. Mais le conducteur ne s'arrête pas et une course-poursuite démarre.
"Ils l'ont poursuivi dans toute la ville de Grenoble. Ça a duré longtemps. Le conducteur du véhicule tirait contre les policiers. À un moment donné, ils l'ont bloqué pas très loin de la gare de Grenoble, du palais de justice. Ils ont fait feu contre ce véhicule parce qu'il refusait de s'arrêter. Mais le véhicule a réussi à redémarrer et à repartir dans la ville et il s'est arrêté un peu plus loin car le conducteur a perdu le contrôle de son véhicule", raconte le procureur.
L'homme interpellé puis interrogé en garde à vue
L'homme a ensuite été interpellé malgré une nouvelle tentative de fuit à pied. Dans le véhicule, place passager, les policiers découvrent une personne décédée par balle, ayant visiblement reçu un tir. "Elle avait donc une plaie au cou qui a été constatée immédiatement par les services de secours. Cette jeune fille avait des papiers d'identité, donc on a pu l'identifier. On sait que c'est une jeune femme de 18 ans", poursuit Éric Vaillant.
Pour le moment, aucune autre information sur le profil de la jeune femme n'a été communiquée, notamment si elle était connue des services de police. Quant au conducteur, il est en garde à vue. Son identité n'est pas encore établie. Mais pour Brice Gajan, responsable du syndicat SGP Unité Police de l'Isère, il s'en est délibérément pris aux policiers.
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Deux enquêtes ouvertes
"On a un individu déterminé, détenteur d'une arme à feu, dont il fait usage sur les collègues. Donc c'est une tentative de meurtre sur les forces de l'ordre. On n'est pas dans un refus d'obtempérer classique où il aurait juste grillé un feu rouge et refusé de s'arrêter. C'était quelqu'un qui était décidé à s'en prendre aux forces de l'ordre", explique-t-il.
Deux enquêtes ont donc été ouvertes, l'une sur le refus d'obtempérer conduite par la police judiciaire de Grenoble, l'autre menée par la IGPN, la police des polices de Lyon, qui va entendre les policiers sur les circonstances dans lesquelles ils ont tiré cette nuit.