Cette maison de Leyment, village de 1.500 habitants dans l'Ain, était inoccupée depuis 7 ans lorsqu'en février dernier un SDF polonais y a élu domicile sans aucune autorisation. Après avoir fait changer les serrures, et s'être raccordé à l'électricité, l'homme, qui est aussi sous le coup d'une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), y a installé un point de deal, rendant la vie de ses voisins, comme Martine, insupportable.
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"C'est infernal : un bruit incessant, un chien qui gueule tout le temps, des gens qui klaxonnent, des grosses bagnoles, des scooters... Il y a toujours des allées et venues de tout et n'importe qui", souffle-t-elle. "C'est inquiétant. On sait très bien comment ça se passe dans les milieux du deal. On a entendu des phrases comme 'je vais te tuer si tu ne me rembourses pas...' Il faut vraiment que ça s'arrête !", insiste-t-elle.
"Il est protégé par la loi"
Tous les week-ends, l'homme organise aussi des fêtes jusqu'au petit matin. Face à cette situation, le maire Lionel Klinger avoue son impuissance : "C'est très compliqué en France aujourd'hui de mettre quelqu'un dehors. Il faut passer par des procédures, des textes de loi. Il faut attendre un délai, si le délai est passé après il peut faire appel. En fait, il occupe et il est protégé par la loi. Et moi, en tant que maire, je suis obligé de respecter la loi. Du coup, je me heurte à un mur et je n'arrive pas à l'expulser", explique l'élu.
Seul espoir : l'OQTF qui frappe le squatteur. Problème : elle ne peut être exécutée pour l'instant, le centre de rétention de Lyon n'ayant aucune place disponible.