Le Canard Enchaîné révèle dans son édition du mercredi 16 décembre que la menace contre le Bataclan était connue depuis plusieurs années. Selon le journal, la police "savait qu’un groupe terroriste avait projeté un attentat suicide" contre la salle de spectacle, cible d'un attentat le 13 novembre qui a fait 90 morts. Une information judiciaire avait été ouverte le 13 juillet 2010 et des investigations confiées à la Direction centrale du renseignement intérieur.
Des menaces dès 2009. L'histoire démarre le 22 février 2009, lorsqu'un groupe de lycéens français est victime d'un attentat au Caire, en Egypte. Une Française est rapidement arrêtée et confie aux enquêteurs que l'un de ses amis projetait de "faire exploser le Bataclan". La Française indique dans son journal intime que "le patron (du Bataclan) est un juif qui finance l'armée israélienne". Son ami, un certain Farouk Ben Abbes, proche du djihadiste Fabien Clain, qui a enregistré la revendication audio des attentats du 13 novembre, est écroué. Mais faute de preuves, l'information judiciaire se solde par un non-lieu le 14 septembre 2012.
Ces menaces n'ont jamais été transmises aux propriétaires de la salle de spectacle parisienne. Le 14 décembre, l'avocat de certaines victimes du Bataclan a demandé la jonction de ce dossier avec l'enquête sur les attentats de Paris.