Djihad : sept Français meurent chaque mois en Syrie

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Gwendoline Debono et , modifié à
Les Français n’ont jamais été si nombreux à partir combattre auprès des rangs djihadistes et à y mourir. Au cours des six derniers mois, 50 sont morts en "martyrs".

Les ressortissants français partis grossir les rangs de l’Etat Islamique ou d’Al-Qaïda n'ont jamais été aussi nombreux. Alors qu’ils étaient seulement une vingtaine à s’être engagés au début du conflit, ils sont aujourd’hui 494 sur place, d’après les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur dévoilés par Le Monde. Au total, depuis le début du conflit, ce sont 910 Français qui sont partis accomplir le djihad en Syrie ou en Irak.

Les hommes en première ligne. Depuis 2012, 126 Français ont été tués sur zone. Les hommes sont les premiers à tomber, puisque sur 158 femmes, une seule est décédée - d'une maladie - révèle Le Monde. Mais, rien que depuis janvier 2015, 50 Français sont morts en "martyrs", soit autant que pour toute l’année 2014. Le nombre de morts a augmenté de 280% depuis juillet 2014, ce qui représente une moyenne de sept décès par mois depuis janvier 2015.

De plus en plus de Français engagés au front. Si les pertes sont lourdes, c’est aussi parce que, sur le terrain irako-syrien, le nombre de Français à s’impliquer augmente. De plus en plus de brigades francophones montent au front, décrypte une source proche des services de renseignement.

Car les fronts, ce n’est pas ce qui manque dans la zone irako-syrienne. Il y a la guerre contre les forces gouvernementales - syriennes ou irakiennes -, la guerre contre les autres brigades rebelles ou contre les Kurdes, notamment pour le siège de la ville de Kobané.

En s’engageant, ils "mettent un pied dans le cercueil". Autre cause de la mort des combattants, les attentats suicides. Dans les pages de Dabiq, le magazine de propagande de l’Etat islamique, les hommages aux Français kamikazes s’affichent au fil des numéros. Il faut dire que depuis janvier 2015, 8 attentats kamikazes ont déjà été perpétrés par des ressortissants français.

Mort du premier recruteur djihadiste français. Les combattants font aussi face aux frappes aériennes de la coalition. "Les Français qui s’enrôlent dans les rangs djihadistes mettent un pied dans le cercueil ", dit un connaisseur du dossier. Dernier exemple, il y a trois jours : le Franco-Sénégalais Omar Diaby, dit Omar Omsen, s’est fait tuer dans le nord de la Syrie.

Cet ancien braqueur originaire de Nice était un influent recruteur de combattants français. Selon David Thomson, journaliste pour RFI et spécialiste des mouvements djihadistes, il aurait fait entrer en Syrie une centaine de Français, niçois pour la plupart. L’homme de 40 ans a été remplacé par un autre Français. Savoyard, cette fois.