Le passager du véhicule dont le conducteur a été tué par un policier fin août à Neuville-en-Ferrain après un refus d'obtempérer a été mis en examen pour association de malfaiteurs, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Lille. Dans cette affaire, le policier auteur du tir mortel a été mis en examen le 31 août pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et placé sous contrôle judiciaire.
"Une information judiciaire ouverte"
Le passager, d'abord hospitalisé "sous contrainte", a ensuite été déféré au parquet "dans le cadre d'une procédure incidente", mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué le parquet. "Une information judiciaire a été ouverte notamment du chef de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni de dix ans d'emprisonnement", précise-t-il. "Rien ne lui est reproché dans le cadre des faits qui ont conduit au décès du conducteur" a insisté auprès de l'AFP son avocat Arié Alimi, qui représente également la famille du jeune homme tué.
"Les faits qui lui sont reprochés, ce sont des photos d'armes sur son téléphone portable, mais il n'y a aucun élément à ce jour établissant qu'il y ait eu une acquisition ou une cession d'armes", a-t-il ajouté. Cet homme "a un handicap sérieux, il a été hospitalisé en psychiatrie pendant sa garde à vue et l'altération de son discernement a été établie pendant la garde à vue par un médecin", a-t-il souligné.
Tentative de délit de fuite
Dans la nuit du 30 août, un équipage de police avait voulu contrôler vers 3H00 les occupants de la voiture "munie de fausses plaques d'immatriculation", selon la procureure de Lille, Carole Etienne. Le conducteur, âgé de 23 ans, avait alors démarré "brusquement afin de s'y soustraire". "Dans la fuite, un policier parvenait à ouvrir la portière côté conducteur afin d'extraire l'individu et faisait usage de son arme à une reprise", tuant le jeune homme, selon Carole Etienne.
Selon son avocate, Manon Dugast, le policier "assume pleinement son geste, convaincu qu'il n'a pas eu d'autre option". Il a "été touché" par le véhicule, "il y a constatation médicale, il aurait pu être écrasé", a-t-elle dit à l'AFP. "Pour nous il n'y a absolument pas une situation de légitime défense dans ce dossier" et "la mise en examen du policier le confirme pour l'instant", a lui relevé vendredi Arié Alimi.