Trois détenus qui avaient poignardé un autre dans la cour de promenade des Baumettes ont été condamnés à 4 et 5 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Marseille, a-t-on appris mardi auprès de leurs avocats.
Les "Blacks" et les "Gitans". Les trois détenus jugés lundi soir étaient accusés d'avoir, en décembre 2015, gravement blessé Martial Bounour, fiché au grand banditisme, qui venait d'être enfermé à la maison d'arrêt pour défaut de permis de conduire. L'homme, âgé de 37 ans, avait été réanimé à l'hôpital de la Timone. Le procureur de la République, Isabelle Candau, avait requis 8 ans de prison ferme pour chaque prévenu, liant leur acte aux règlements de compte entre le clan des "Blacks" et le clan des "Gitans", auquel est présumé appartenir la victime.
La mère aussi reconnue victime. "La mère de Martial Bounour a aussi été reconnue comme victime pour les dommages psychologiques, ce qui est très rare", a relevé Me Olivier Rosato, avocat de la partie civile. Les trois prévenus ont tous reconnu les faits, sans avouer aucun mobile pour expliquer leur geste ni reconnaître avoir possédé un couteau.
"Pour les Lauriers, il va payer". Les images de vidéosurveillance ont montré que cet après-midi de décembre 2015, ils ont poussé dans l'escalier de la cour de promenade la victime en lui assénant des coups de couteau à la tête et au corps. Plusieurs surveillants entendus par la police avaient relié l'agression aux règlements de compte qui venaient d'avoir lieu dans la cité phocéenne, notamment le meurtre de trois personnes dont deux adolescents dans la cité des Lauriers. Une surveillante avait même entendu des détenus dire "dedans ou dehors, pour les Lauriers il va payer".
"J'ai été confondu avec un autre". Martial Bounour assurait aux enquêteurs qu'il avait été "confondu avec un autre, un Corse", qui conduisait la voiture dudit "Babouin", Mohamed Mhoumadi, mort lors d'une fusillade dans un tunnel près du Vieux-Port un mois plus tôt. A l'audience, Islam Asoqba, 24 ans, a reconnu les faits mais a assuré : "je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça". Ses co-accusés n'ont pas été plus prolixes, refusant également de dénoncer le "cerveau" de cette opération.