Les enquêteurs s'orientent "vers l'hypothèse de reproches formulés par l'intéressé envers la mairie d'Angoulême sur fond de troubles d'ordre psychique", a écrit dans un communiqué Stéphanie Aouine, procureure de la République à Angoulême.
"Il est confirmé que le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne se (saisit) pas des faits en l'absence de lien avec une entreprise terroriste", a-t-elle ajouté. Cet homme âgé de 46 ans et de nationalité française, sans casier judiciaire, avait fait irruption mercredi midi dans l'hôtel de ville après avoir garé son véhicule sur lequel figuraient des inscriptions en langue arabe - la profession de foi musulmane.
Atteint deux fois au thorax par les tirs d'un policier municipal
Ayant répandu de l'essence dans un bureau où se trouvaient deux assistantes, puis menacé un policier avec une chaîne enflammée, il a été atteint deux fois au thorax par les tirs d'un policier municipal et hospitalisé en "urgence absolue". L'incendie a été rapidement éteint.
"À ce stade, (l'individu) ne peut toutefois toujours pas être entendu. Son pronostic vital n'est plus engagé et son état médical est stabilisé ; il reste cependant toujours sous surveillance médicale", a déclaré la procureure. "Outre son état physique, ont été relevés par l'équipe médicale des propos délirants, incohérents, nécessitant un avis psychiatrique et une contention chimique", a-t-elle précisé.
"Une tendance à la suspicion et au sentiment de persécution"
Selon le parquet, l'homme était inséré socialement mais "souffrait depuis quelques années de troubles du comportement qui avaient notamment conduit à une prise en charge psychiatrique en 2023", avec notamment "une tendance à la suspicion et au sentiment de persécution".
Le parquet d'Angoulême a ouvert deux enquêtes: l'une vise l'agresseur pour tentative d'homicides aggravée et destruction de biens d'utilité publique, l'autre le policier qui a fait usage de son arme. "Les investigations se poursuivent, notamment par le biais d'une expertise incendie et d'exploitations techniques", a conclu Stéphanie Aouine, soulignant qu'un "examen psychiatrique" devra être mené avant une reprise de la garde à vue du quadragénaire.