"J’aimerais qu’ici en France, on agisse d’abord. Concrètement, la mesure d'évacuation de la "jungle" de Calais qui est en cours expose ces mineurs à des graves dangers car ils vont s’enfuir." Jeudi soir, maître Julie Bonnier, avocate au barreau de l’Essonne, à l’origine de la contestation de l’arrêté d’expulsion d’une partie de la "jungle" de Calais, a commenté, dans Europe 1 soir, la déclaration de François Hollande. Plus tôt dans la journée, le président français a demandé au Premier ministre britannique David Cameron d'accélérer les regroupements familiaux pour les jeunes réfugiés ayant de la famille outre-Manche.
500 mineurs concernés. "Les mineurs isolés sont environ 500. Il y en a environ 420 en zone sud de la "jungle". Ils viennent d’Afghanistan, de Syrie, d'Irak mais aussi des communautés soudanaise et érythréenne. Une majorité pourrait bénéficier du regroupement familial", détaille l'avocate. "C'est d'ailleurs pour cela que les mineurs restent ici à Calais, dans l'attente d'un départ en Angleterre".
"On laisse traîner". "Jusqu’à maintenant, on traîne des pieds en France et en Angleterre. On les bloque ici en France pour des raisons internationales et notamment anglaises", se désole Me Julie Bonnier. "Et une fois bloqués en France, l’Etat a traîné pour les protéger alors que c'est une obligation. D'ailleurs, de nombreux recours ont été déposés pour cela.”
La femme de loi conclut : "Je verrai d'un bon œil que, dans l'urgence ici en France, on fasse quelque chose comme les textes nous y contraignent et qu'ensuite il y ait des négociations internationales pour que cela soit réglé pour les mineurs comme pour les majeurs d'ailleurs."