"On n'est pas là (…) pour embêter les Français, on n'a pas du tout envie de faire en sorte que le quotidien des Français qu'on nourrit, et qu'on est fiers de nourrir, soit un enfer. En revanche, on veut attirer l'attention de tout le monde", a affirmé Arnaud Rousseau sur RTL ce mercredi. "On est prêts à aller loin pour faire en sorte que nos revendications soient entendues en France (…), à Bruxelles. Et donc on mettra en face les moyens qu'il faut pour être entendus", a-t-il ajouté.
La veille, Arnaud Rousseau avait annoncé en conférence de presse que l'alliance syndicale majoritaire en agriculture, FNSEA/Jeunes Agriculteurs (JA) avait décidé d'"une action nationale qui prendra(it) effet à partir de la mi-novembre".
Les syndicats ont tenu le pays en haleine l'hiver dernier, avec des manifestations et blocages d'autoroutes un peu partout en France. Ils ont obtenu une moisson historique de 70 engagements de la part du précédent gouvernement, notamment pour alléger les contraintes environnementales et la fiscalité sur leurs exploitations. Le nouveau gouvernement de Michel Barnier est sur la même ligne. Un projet de loi, dont le parcours a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale, devrait prochainement revenir au Parlement.
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Vers un accord avec le Mercosur ?
FNSEA et JA disent redouter plus que jamais que l'Union européenne signe un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie). L'ensemble des syndicats agricoles sont opposés à cet accord accusé d'ouvrir la voie à davantage d'importations de denrées agricoles produites "dans des conditions qui ne sont pas les nôtres", selon les mots d'Arnaud Rousseau mercredi.
La France a maintes fois répété qu'elle s'opposait à l'accord avec le Mercosur "en l'état" mais d'autres pays, comme l'Allemagne, appellent à une conclusion rapide des négociations entamées depuis plus de 20 ans. "On sera de toute façon, quoi qu'il arrive, mobilisés à partir du 15 novembre", a assuré le président de la FNSEA.