Deux heures avant la tuerie du Bataclan, Christophe*était attablé à une terrasse près de la salle de spectacle. L’homme a vu la fameuse Polo noire louée par les terroristes se garer juste devant lui, avec les assaillants à son bord. "Il s’est mal garé, il s’y est repris à 6,7 fois", raconte-t-il à Europe 1. "Ils avaient des blousons, comme s’ils étaient obèses, ils avaient du mal à tourner le volant. "
"Ils m’ont regardé méchamment." Christophe n’a pas hésité à leur parler, et il les a vus de très près. "Je leur ai demandé de se pousser, ils m’ont regardé méchamment. Ils avaient un regard perdu, comme drogué. Ils étaient comme des morts-vivants.", assure-t-il. "Le premier, le chauffeur, avait les cheveux décoiffés, avec une barbichette, de type européen. Le deuxième, le passager, avait un chèche, noir et blanc, un petit bouc. Il avait aussi une cagoule jusqu’au niveau du front, avec un nez assez fin, pointu. C’est lui qui a commencé à envoyer des textos, cinq minutes après qu’ils soient arrivés."
"J’ai appelé 80 fois la police". Christophe déplore aussi que la police ne soit pas intervenue. "Une voiture de police est passée, ils auraient pu intervenir, dire quelque chose. Quatre personnes dans une voiture, pendant deux heures, c’est pas normal", témoigne-t-il. "J’ai appelé 80 fois la police, parce que j’ai un ami qui m’a dit qu’il y avait une bombe à Saint-Denis, au Stade de France. Je ne sais pas pourquoi, j’ai fait le rapport avec ça. Là, on m’a dit ‘on vous rappelle dans une heure’. On ne m’a jamais rappelé. C’était entre Saint-Denis et le Bataclan, donc il y avait des tirs en cours dans Paris, mais pas encore dans le Bataclan."