L’escroquerie est devenue presque banale. Le nombre de victimes se faisant voler de l’argent sur leur compte en banque a doublé en l'espace de 4 ans en France. C'est ce que révèle une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), qui a justement interrogé ces victimes. Il en ressort que dans la grande majorité des cas, les victimes de débits frauduleux n'ont aucune idée de la manière dont les escrocs ont procédé.
"Des achats pour environ 200 euros". Il s’agit en effet typiquement d’un genre de vol indolore : pas de violence, pas d'agression dans la rue. Les victimes se font pirater, à distance, leur numéro de carte bancaire, généralement sur Internet. Et deux fois sur trois, c'est par hasard, en consultant leurs relevés que les victimes s’en aperçoivent, après coup.
"Je regardais mon relevé de compte et j’ai constaté des achats faits à l’étranger. Ma banque m’a immédiatement dit : ‘si vous n’êtes pas allée à l’étranger, c’est évidemment des prélèvements frauduleux. Ce sont des gens qui ont utilisé votre carte.’ Comment ? Je ne sais pas. Toujours est-il qu’ils avaient récupéré ma carte et qu’ils avaient fait des achats pour environ 200 euros, le tout en plusieurs fois", raconte Fabienne au micro d’Europe 1.
Piratés lors d’achats sur Internet. Alors, cet exemple, c'est le cas typique de ce genre d'escroquerie, décryptée par l'étude de l'Observatoire de la délinquance. Le plus souvent, c'est lors d'un achat sur Internet que les numéros de carte bancaire sont piratés. Les escrocs s'en servent ensuite majoritairement pour effectuer à leur tour des achats. Dans la moitié des cas, le préjudice ne dépasse pas 250 euros, que ce soit en une seule, ou en plusieurs fois.
Les victimes remboursées sans porter plainte. D'après l'étude, près de 80% des victimes ont été intégralement remboursées par leur banque. Au final, peu de personnes portent plainte, d'autant que ça n'est pas obligatoire pour être indemnisé.