De nouvelles précisions dans l'affaire de maltraitance que les médias français ont baptisé "la maison de l'horreur". À Noyelles-sous-Lens, dans le Pas-de-Calais, des enfants ont été retrouvés mardi dernier ligotés à leur chaise dans des conditions d'hygiènes déplorables. Depuis, les parents ont été placés sous contrôle judiciaire. Maintenant des questions subsistent. La secrétaire d'État à l'Enfance, Charlotte Caubel, s'est rendue ce lundi matin à la préfecture d'Arras pour échanger avec les acteurs locaux de la protection de l'enfance. Thierry Dran, le procureur de la République de Béthune à ses côtés, a apporté des précisions.
Pas de trace de coups ni d'enfants couverts d'excréments
Pour celui-ci, il y a eu manifestement de graves carences éducatives et d'hygiène dans cette famille d'un milieu social très défavorisé. Mais il réfute le terme de "maison de l'horreur". "On n'a pas de trace de coups sur les enfants qui ont tous été vus par des médecins légistes. On n'a pas d'enfants couverts d'excréments, comme j'ai pu lire partout. Non, ils sont sales et il y a des manquements", a tenu à préciser le procureur.
Le couple sera poursuivi pour violences volontaires et délaissement d'enfants. Des poursuites qui visent notamment le fait que deux enfants aient été découverts attachés à leur chaise lors de l'arrivée des services sociaux. Sur ces faits, les parents devront s'expliquer. En tout cas, il s'agit d'une famille que les autorités n'avaient pas particulièrement repérée, malgré certains signalements, comme celui de maltraitance.
Une enquête administrative va être menée
"Il y a eu des signalements qui se sont révélés d'année en année, mais qui n'ont pas nécessairement été recoupés les uns avec les autres. Une famille qui, par ailleurs, était parfois très coopérante et parfois pas du tout coopérante. Quand elle avait une visite des services sociaux, elle mettait peut-être en ordre sa maison avec bonne volonté ou consciemment pour cacher sa réalité", a déclaré Charlotte Caubel lors de son déplacement.
La ministre reconnaît toutefois qu'il y a eu des défaillances dans cette affaire. Une enquête administrative va être menée. Un comité de suivi départemental va être également créé pour suivre les familles qui posent problème. Les parents, eux, comparaîtront devant le tribunal en janvier prochain. Quant aux six enfants mineurs, ils ont été placés.