Un policier marseillais a été mis en examen dimanche pour "homicide volontaire" après un échange de coups de feu mortel samedi soir avec un autre homme devant un bar, en dehors de ses heures de service.
Conformément aux réquisitions du parquet, le policier âgé d'une cinquantaine d'années, Claude Da Luz, n'a pas été incarcéré mais placé sous contrôle judiciaire à l'issue de sa garde à vue, a précisé le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux. "Une information judiciaire a été ouverte" et confiée à une juge d'instruction "pour savoir si la légitime défense" peut être retenue, comme le privilégie le parquet au vu des premiers éléments de l'enquête, a-t-il poursuivi.
Une seconde enquête ouverte sur l'arme utilisée. Vers 4h30 samedi, un homme de 27 ans ayant des antécédents judiciaires avait tenté d'entrer dans une boîte de nuit rue Pierre Corneille, près de l'Opéra. Le portier, ne parvenant pas à lui faire entendre raison, avait alors fait appel à un client, ce policier. Ce dernier, qui était dans l'établissement à titre personnel, a dissuadé l'homme d'insister, jusqu'à ce que le client éconduit sorte une arme, selon le procureur. Un échange de coups de feu a alors éclaté, très nourri, avec sept ou huit tirs de chaque côté, et le jeune homme a été mortellement blessé. Le policier ne portait pas son arme de service, mais une autre. Une seconde enquête, pour déterminer dans quelles conditions il avait sur lui cette arme, est également ouverte.
Le policier "n'était en rien employé officieusement dans cet établissement". Selon certains dires, le policier assurait à titre tout à fait officieux la sécurité de l'établissement de nuit. Une information que réfute Me Gérald Pandelon, l'avocat du policier. "Toutes les personnes interrogées ont toutes dit que Claude Da Luz n'était en rien employé dans cet établissement", précise l'avocat. "À ce stade je ne peux que m'étonner que l'on puisse avancer de tels propos, surtout qu'il n'y a aucune preuve".
L'IGPN saisie par le procureur. Le jeune homme "était vraiment venu pour en découdre, pour tuer et semer la terreur", a affirmé l'avocat du policier pour qui la légitime défense est "évidente". Après les faits, l'inspection générale de la police nationale (IGPN) avait notamment été saisie par le procureur.