Vendredi, le corps de Mireille Knoll, 85 ans, a été découvert, lardé de coups de couteau, dans son appartement incendié, dans le 11e arrondissement de Paris. Mardi matin, deux hommes ont été mis en examen et écroués pour "homicide volontaire" à caractère antisémite et "vol aggravé".
Il lui faisait ses courses. L'un des suspects est un voisin de la victime. Âgé de 28 ans, il côtoyait Mireille Knoll depuis l'enfance et lui rendait régulièrement visite. Mieux, le jeune homme assure qu'il lui arrivait régulièrement de lui rendre service, en allant notamment faire ses courses. C'est d'ailleurs toute sa ligne de défense face aux enquêteurs et aux juges. Le voisin a nié les faits, rejetant toute accusation d'antisémitisme et assurant ne pas être un musulman pratiquant. En revanche, l'homme est connu pour boire beaucoup. Vendredi soir, il était alcoolisé.
>> Qui était Mireille Knoll ?
Condamné pour agression sexuelle. Le voisin est aussi connu pour des affaires de viol et d'agression sexuelle. Il a notamment été condamné à huit mois de prison en 2017 pour avoir agressé sexuellement une fillette de 12 ans. La victime était la fille de l'auxiliaire de vie qui s'occupait de Mireille Knoll. Sorti de prison, il est donc revenu voir l'octogénaire vendredi.
"Elle connaissait cet homme depuis l'âge de sept ans". Pour son fils, Daniel Knoll, rien ne pouvait laisser présager ce qui allait se passer. "On n'entendait plus parler de lui. Mais à la grande surprise de ma femme et de mon frère, il était là le jour même, amical, avec ma mère. Ils buvaient du porto. Ma mère ne se rendait pas bien compte, elle avait 85 ans, souffrait de la maladie de Parkinson. Elle connaissait cet homme depuis l'âge de sept ans. Comment pouvait-elle imaginer qu'il était ce qu'il est", a-t-il confié à la chaîne israélienne i24 News.
Des versions contradictoires. L'autre suspect, un jeune homme de 21 ans sans-domicile fixe, est un ami de ce voisin. Face aux enquêteurs, il a accusé son complice présumé d'avoir crié "Allah Akbar" en agressant la vieille dame, d'après une source proche de l'enquête. Pour l'heure, les deux hommes ont présenté "des versions contradictoires" sur de nombreux éléments, et se sont ainsi mutuellement accusés d'avoir porté les coups mortels. Les deux hommes n'ont pour le moment pas été confrontés l'un à l'autre.
Le mobile privilégié par les enquêteurs est celui d'un vol pour profiter de l'état de faiblesse de Mireille Knoll, même si cette dernière vivait très modestement.