Pourquoi les villes veulent toutes organiser leur propre course à pied

A l’occasion de La Parisienne, qui a lieu dimanche matin, nous avons cherché à comprendre l’engouement florissant pour la course à pied en France.
Dimanche matin, un peu plus de 40.000 participantes prendront le départ de la course à pied La Parisienne. Un peu moins de 7 kilomètres dans les rues de la capitale avec un départ aux pieds de la Tour Eiffel. A l’occasion de la 20e édition de la Parisienne, Europe 1 s’arrête un instant sur la pratique toujours florissante du running en France et sur le nombre de compétitions, qui explose ces dernières années.
De plus en plus de runners veulent participer à une course. Avec plus de 12 millions d’adeptes de la course à pied en France, le marché se porte à merveille. Et la tendance est bien à la compétition. Depuis deux ans, deux fois plus de coureurs participent à une course. Si 17% des pratiquants déclaraient faire au moins une course dans l’année en 2014, cela concerne en 2016 plus d’un tiers d’entre eux*. L’augmentation du nombre de courses et la recherche de performance viennent en grande partie expliquer l’arrivée de nouveaux compétiteurs.
Les villes font tout pour rester attractives. Strasbourg, Grenoble, Montpellier, Bordeaux, Reims, Lorient... Autant de municipalités qui organisent chaque année un 10 kilomètres, un semi et même un marathon. Dans les plus grandes villes comme Marseille, l’enjeu est d’aller encore plus loin pour séduire la communauté des runners. Le 2 octobre prochain, la cité phocéenne organisera la Color Run, une course ludique de 5 kilomètres où les participants seront aspergés de poudre colorée tout au long du parcours. Un concept importé des Etats-Unis qui a immédiatement séduit Richard Miron, adjoint à la mairie de Marseille en charge des Sports. "C’est à la mode", reconnaît-il sans problème. "Ça fait partie de l’attractivité du territoire. Les gens ont envie de se faire plaisir, de se rassembler, de se retrouver, d’être ensemble à travers la pratique sportive. Et c’est une très bonne chose".
Des courses qui rapportent. Rassembler les gens n’est bien évidemment pas la seule explication. Les retombées économiques sont très importantes pour les communes. Autant de coureurs qui se déplacent, ce sont autant de personnes qui consomment sur place. D’autant que ces courses ne coûtent pas grand-chose aux villes. Si on prend l’exemple de la Color Run de Marseille, son organisation coûtera 500.000 euros. Un financement supporté uniquement par des investisseurs privés. La mairie de Marseille ne déboursera pas un centime pour cet événement.
*Enquête menée en 2016 par la Fédération française d’Athlétisme en partenariat avec Harris Interactive auprès de 1000 personnes (dont 250 pratiquants de running).
Le profil du coureur type
En janvier 2016, 25% des Français âgés de 15 ans et plus déclarent pratiquer le running ne serait-ce qu’occasionnellement. Ce nombre de pratiquants a augmenté de 5 points en 2 ans. Le profil du coureur est plutôt mixte, jeune et surreprésenté en catégorie socio-professionnelle aisée ou moyenne. La répartition entre coureurs réguliers et occasionnels est à l’avantage des réguliers : 66% des pratiquants courent au moins une fois par semaine.