Faut-il ou non diffuser les images de vidéosurveillance prises le soir de l'attentat de Nice ? C'est la question qui s'est posée ce mardi à la cour d'assise de Paris lors du deuxième jour de procès de cet attentat. Si le président Laurent Raviot n'a toujours pas tranché, il a tout de même ouvert la discussion. "Je n'ai pas de pudeur par rapport aux faits", a-t-il expliqué. Visage émacié, ton posé, Laurent Raviot appelle toutes les parties à se poser les bonnes questions compte tenu du caractère violent de ces vidéos.
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Le président interroge notamment l'intérêt d'une telle diffusion pour comprendre le déroulement de l'attentat et fixer les responsabilités de l'accusé. "Ça peut aider à un travail de réparation, mais il faut mesurer le prix à payer", a-t-il insisté. Plusieurs parties civiles ont pris la parole pour appuyer la diffusion du parcours meurtrier du terroriste avec son camion.
"Besoin de mettre des images sur leurs souvenirs"
"Libre à chacun de les voir ou de ne pas les voir. Pour certaines victimes, elles ont besoin de mettre des images sur leurs souvenirs. Et ces images vont permettre de voir l'horreur de ce soir-là. Elles vont renvoyer aux personnes qui sont dans leur box leurs propres actions", estime Anne-Marie qui a perdu sa fille Camille dans l'attentat.
L'enjeu majeur de ce procès consiste à confronter la cour et les accusés aux faits qui sont jugés, comme l'ont rappelé les avocats des parties civiles. Impossible, sans ces images, de déterminer qui peut également prétendre au statut de victime et, par conséquent, voir sa constitution de partie civile jugée recevable. Les avocats de la défense estiment de leur côté qu'il n'est pas nécessaire de visionner la vidéosurveillance de la Promenade des Anglais le soir du 14 juillet, les accusés n'étant pas poursuivi pour complicité.