L'ancien épicier, Jean-Claude Mas, "vendeur de saucisson, de vin et de cognac" devenu l'un des plus importants fabricants d'implants mammaires au monde, avait déjà été condamné en première instance. La justice a requis quatre ans de prison ferme, au terme de son procès en appel. La société PIP a fabriqué et écoulé des dizaines de milliers de prothèses mammaires frauduleuses, véritables "bombes à retardement" pour les femmes qui les portent.
Interdiction définitive d'exercer en médecine. Devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence, l'avocat général Pierre-Jean Gaury a demandé mardi qu'il soit condamné à nouveau pour fraude aggravée, et pour escroquerie à l'égard de la société allemande de certification TÜV, qu'il a bernée sur la composition de son gel pendant des années. Et requis, en sus de la prison, une amende de 75.000 euros et l'interdiction définitive d'exercer dans le domaine de la santé et de gérer une société. A l'encontre de quatre autres cadres dirigeants, il a demandé au tribunal de confirmer ou légèrement aggraver les peines de première instance, prononcées en 2013. Ses réquisitions vont de 18 mois de prison avec sursis pour le directeur technique à 4 ans, dont une partie ferme, pour le président du directoire.
"Aucun danger", selon Jean-Claude Mas. Au cours de ce procès en appel, Jean-Claude Mas, 76 ans, a encore martelé que son gel de silicone "maison", fabriqué à partir d'huile industrielle, ne comportait aucun danger. "Escroquerie? Je ne comprends toujours pas escroquerie au préjudice de qui", a-t-il notamment déclaré, vêtu d'un gilet noir distendu.