C'est une véritable arnaque à l'emploi qui viserait les plus précaires. Comme le raconte Nice-Matin, mardi, une dizaine de plaintes ont été déposées dans l'ouest du Var après une escroquerie qui vise des demandeurs d'emploi.
Le stratagème élaboré des arnaqueurs. La stratégie mise en place par les cyber-escrocs est rôdée. Sur les sites d'offres d'emploi, des chômeurs sont d'abord contactés "par un faux employeur qui leur fait miroiter un petit boulot en CDI. Celui-ci leur demande d'encaisser un chèque à leur place sous un faux prétexte - la somme est par exemple destinée à l'achat de matériel dans le cadre d'une installation d'entreprise - et de reverser une partie de la somme par coupon cash", explique à Nice-Matin le commissaire Stéphane Garcin.
Le chômeur doit ainsi se faire une petite marge dans l'opération. Mais plusieurs jours après le dépôt du chèque, volé en région parisienne, la banque contacte logiquement le demandeur d'emploi pour lui indiquer qu'il va débiter la somme déposée plus tôt. Entre temps, le chômeur a eu le temps de verser la somme demandée par les escrocs en coupon cash. Pour les escrocs, le virement doit donc être effectué dans le court délai entre l'encaissement du chèque et sa vérification par la banque.
Fausses entreprises sur Pôle emploi. Il y a quelques mois, L'Obs racontait une mésaventure similaire : demandeur d'emploi, un homme avait accepté de récupérer des loyers auprès de locataires avant de les reverser à un propriétaire, avec un passage une petite marge. Là aussi, la banque l'a informé quelques jours après qu'il y avait un défaut de signature sur le chèque de 1.370 euros et que la somme allait donc être prélevée.
Comment se prémunir de telles arnaques ? Contacté par L'Obs, Pôle emploi incitait à faire preuve de la plus grande vigilance dans les offres proposées sur son site, que l'organisme tente de son côté de vérifier. Mais les fausses entreprises ne sont pas rares, notamment grâce à l'usurpation de numéro de Siret. "L’usurpation d’identité est un réel souci. Notre système de vérification a détecté 0,6% de faux comptes l’année dernière", expliquait Catherine Poux, directrice des services aux entreprises à Pôle Emploi.