Toulouse : 32 ans après le meurtre d'une jeune femme, il reconnait son implication
L'homme, suspecté d'avoir tué Martine Escadeillas en décembre 1986, a évoqué une violente dispute.
C'est ce que l'on appelle un "cold case". Un homme a été interpellé et mis en examen vendredi pour le meurtre d'une jeune femme il y a près de 33 ans à Ramonville, près de Toulouse.
Une affaire classée en 1989. Le 8 décembre 1986, Martine Escadeillas, 24 ans, disparaissait. Si son corps n'a jamais été retrouvé, du sang dans les escaliers et la cave de son domicile a conduit à dire qu'il s'agissait d'un meurtre. L'affaire a été classée en 1989 par manque d'éléments. Selon le quotidien La Dépêche du midi, l'enquête avait été rouverte après l'interpellation en septembre 1997 du tueur en série Patrice Alègre, finalement sans suite.
>> LIRE AUSSI - Comment les enquêteurs traitent-ils les "cold cases" ?
Un courrier et un soupçon. L'affaire a finalement été relancée il y a deux ans, lorsqu'une proche de la famille de la victime envoie un courrier aux enquêteurs. Dans cette lettre, elle envisage l'hypothèse d'un homme, proche de la victime, qui avait été entendu à l'époque mais dont le profil avait rapidement été écarté.
Le corps de Martine Escadeillas, 24 ans, n'a jamais été retrouvé.
L'aide précieuse du logiciel Anacrim. Les enquêteurs ont donc repris tous les éléments de l'enquête, point par point, et se sont fait aider par le logiciel AnaCrim, qui a notamment permis de relancer l'affaire Grégory , et qui est actuellement utilisé pour les affaires Nordahl Lelandais . "Vous y rentrez toutes les auditions, et il est capable d'établir des lignes de vie, de mettre en exergue des contradictions. Il s'est avéré que pour les analystes criminels et les comportementalistes, cette hypothèse était parfaitement crédible. On a à nouveau un fil à tirer, et c'est ce qu'on a fait pendant ces deux années", explique au micro d'Europe 1 le colonel Philippe Coué, qui dirige la section de recherche.
>> LIRE AUSSI - Qu'est ce qu'AnaCrim, le logiciel utilisé par les enquêteurs dans l'affaire Grégory ?
Une violente dispute entre le suspect et la victime. Cet homme, qui habite désormais en Isère, a donc été interpellé mardi. Sans véritablement avouer le crime, il a reconnu son implication. "Nous n'avons pas d'aveux circonstanciés, nous avons un individu qui explique qu'il connaissait la victime, qu'il s'est rendu chez elle le jour des faits, qu'une dispute violente l'a opposé à la victime, clôturé par le fait que cette personne est restée inanimée et est décédée vers le bas de l'escalier", a indiqué le procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzeari, vendredi matin.
Le suspect a été mis en examen pour homicide volontaire, mais l'enquête est loin d'être terminée. Elle devrait permettre d'établir comment a été tuée Martine Escadeillas, et où son corps a été caché. Des points sur lesquels le suspect reste pour l'instant très confus.