Le contexte de menace terroriste pousse à la prise de mesures exceptionnelles. Le ministre de la Justice a annoncé qu'il allait étendre son dispositif de déradicalisation en prison, de cinq à 27 établissements. "La radicalisation est un vrai sujet. Il y a aujourd'hui dans les prisons 1.400 radicaux dont 300 ont un lien avec le terrorisme et 100 sont des condamnés", a indiqué le garde des Sceaux, interrogé après le double meurtre d'un policier et de sa compagne lundi soir à Magnanville dans les Yvelynes, revendiqué par l'organisation Etat islamique.
"Faire beaucoup plus". Et, "nous avons à ce sujet un double travail: la surveillance des radicaux et la déradicalisation", a-t-il ajouté. Sur le second chantier, "nous allons étendre le programme" en cours en passant de 5 à 27 établissements, a annoncé le ministre. "Sur la surveillance (...) 186 personnes sont aujourd'hui dédiées à la question du renseignement pénitentiaire", a indiqué le ministre pour qui il faut néanmoins "faire beaucoup plus". "Pas forcement en terme de moyens, puisque là l'essentiel a été fait, mais en terme de doctrine, d'outils et surtout de relations avec les autres services", a-t-il expliqué.
Les limites du dispositif. Dans le cas du tueur de Magnanville, Larossi Abballa, incarcéré en 2011 dans le cadre d'une filière jihadiste vers le Pakistan, il a estimé que le renseignement pénitentiaire a joué son rôle. "Le meurtrier de lundi a été suivi. A tel point que le bureau du renseignement pénitentiaire a transmis à deux reprises à la DGSI (sécurité intérieure) et la Sdat (antiterrorisme) tous les éléments", a-t-il indiqué. Le meurtrier d'une policier et de sa compagne avait notamment été signalé pour son prosélytisme en prison. "Le drame, c'est qu'on ne l'a jamais perdu de vue", a déploré le ministre constatant ainsi les limites du dispositif.