Un homme a été tué à Cayenne par une "balle perdue" destinée aux policiers déployés dans la nuit de jeudi à vendredi pour mettre fin à des émeutes après la mort du jeune Nahel, a indiqué le préfet de Guyane, Thierry Queffelec. Les faits se sont produits au quartier Mont-Lucas à Cayenne, l'une des villes de Guyane touchées par les violences urbaines avec Kourou, Macouria, Matoury et Remire-Montjoly.
"Alors que la situation était figée et que les policiers se retiraient, un tir à balle réelle qui était destiné aux policiers a atteint un riverain (...) au thorax alors qu'il était sur son balcon", a indiqué le préfet lors d'une conférence de presse. "Cette balle perdue l'a tué", a-t-il ajouté, précisant que la victime était "née en 1968". Son décès a été constaté vers minuit. Le directeur territorial de la police nationale, Philippe Jos, a confirmé que "plusieurs tirs d'arme à feu à balle réelle ont visé les policiers (jeudi) soir à Mont-Lucas".
Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte
"La police n'a pas fait usage d'arme létale en réponse mais de LBD et de gaz lacrymogènes", a assuré ce responsable policier. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Cayenne, Yves Le Clair. La police judiciaire est saisie. Six personnes ont été interpellées en Guyane au cours de la nuit, donc cinq mineurs, selon le préfet.
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Quelque 300 membres des forces de l'ordre seront mobilisés dans la soirée et la nuit de vendredi à samedi, soit une centaine de plus que la veille, a indiqué le représentant de l'Etat. Ils seront appuyés par des drones et un hélicoptère. Le préfet n'a pas pris d'arrêté de couvre-feu, mais a interdit le transport d'essence et les artifices (mortiers). Les bus cesseront de circuler à 21h, comme ailleurs en France, et les commerces devront fermer à 20h (21h pour les magasins en libre-service).