Le préfet des Yvelines a pris un arrêté entraînant la fermeture d'une mosquée de Sartrouville "jusqu'à la fin de l'état d'urgence", notamment pour des "prêches radicaux", a-t-on appris mercredi de sources concordantes. Dans le cadre de l'état d'urgence, 17 lieux de culte musulmans ont fait l'objet de fermetures administratives, et neuf étaient toujours fermés fin septembre, selon le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Mouvance salafiste. La petite mosquée de la cité des Indes "constitue un lieu de référence influent de la mouvance salafiste, représentant, par les propos qui y sont tenus, par sa fréquentation et par son influence au sein de la communauté musulmane locale, une menace grave pour la sécurité et l'ordre publics", selon l'arrêté daté de lundi, publié sur le site internet de la préfecture.
Des départs vers la Syrie. Qualifiant la mosquée de "foyer ancien de l'islam radical", la préfecture soutient que "certains fidèles y ont été signalés en 2013 en partance vers la Syrie et que d'autres, y exerçant un prosélytisme exacerbé, ont été mis en examen et incarcérés pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes".
Des manuels de sports de combat. "Actuellement, la salle de prière demeure le théâtre d'un prosélytisme intense" par "la diffusion par son imam ou par des imams extérieurs, de prêches radicaux, marquant" notamment "leur hostilité aux principes républicains", poursuit le préfet, qui incrimine des "ouvrages" mis à disposition des fidèles et l'organisation de "sports de combat intitulés 'guerre saine des jeunes musulmans'".
"On est tombés des nues". Selon la préfecture, le président de l'association gérant la salle de prière compte "parmi ses relations, des figures emblématiques de l'islam radical, dont le terroriste islamiste Djamel Beghal ou certains membres du groupement dissous Forsane Alizza", groupuscule islamiste dissous en 2012 par le gouvernement. Saïd Djelleb, président de l'Association cultuelle des musulmans de Sartrouville depuis plus de deux ans, a démenti catégoriquement ces arguments. "On est tombé des nues", a-t-il affirmé, assurant ne connaître ni Beghal ni quiconque au sein de Forsane Alizza.