«Ils viennent se montrer, mais ils ne nous écoutent pas» : les agriculteurs du Salon résignés
Pour cette 61e édition, près de 90 politiques ont parcouru les allées du Salon pour rencontrer des agriculteurs. Inscrit dans une crise agricole, si les politiques ont réussi à en convaincre certains, pour d’autres cela n’a rien changé.
L'édition 2025 du Salon de l'agriculture, à Paris, s'achève. Cette année encore, près de 90 politiques ont défilé les allées du Salon de l’agriculture à la rencontre des agriculteurs, plongés dans une crise agricole qui les a poussé à se mobiliser plus d’une fois cette année. Les politiques ont-ils eu la cote au Salon de l’agriculture ? Valérie Guérin viticultrice dans le Languedoc se réjouit d'avoir pu échanger et faire passer certains messages. “J'ai eu le plaisir de rencontrer des élus de nombreuses politiques et ça fait du bien parce qu'on est dans l'échange. Chez nous, dans nos campagnes, on est un peu isolé et là, ça permet de s’exposer encore mieux. Je trouvais cette année qu 'il y avait une très belle écoute”, raconte-t-elle.
“Ils ne nous écoutent pas”
À l'inverse, d'autres ne voient pas l'intérêt de rencontrer les politiques au salon et préféreraient qu'ils viennent directement chez eux à l'image de Nathalie, productrice de fromages dans le Cantal. “Ils viennent se montrer mais ils ne nous écoutent pas, donc c'est dommage. Il faut vraiment que ces gens sortent un petit peu de leur bulle et viennent voir l'agriculteur travailler, comment il souffre aujourd'hui”, se plaint la femme.
Même constat pour Michael, éleveur de cochons dans le Pays Basque, pour lui ce défilé d'élus est inutile puisque rien ne change année après année. “Quand on voit le résultat de ce qui a été fait entre l'année dernière et cette année, je ne vois pas comment on peut vous dire différemment que ce n'est que de l'affichage. Ils ont tous la solution, mais au final personne ne l'applique. Ce qui est sûr, c'est que ça ne bouge pas”, s’indigne-t-il.
Au Salon cette année, les agriculteurs semblaient résigner et n'attendaient rien des politiques, un état d'esprit très éloigné de celui de l'an dernier.