Où se situent les passoires thermiques en France en 2023 ? Celles-ci correspondent aux logements qui présentent une très mauvaise performance énergétique. Autrement dit, cet habitat est caractérisé par une isolation thermique insuffisante et des dispositifs inefficaces en matière de chauffage. Ces habitations sont très généralement associées à une forte consommation énergétique. Avec la réforme de MaPrimeRénov, prévue en 2024, la lutte contre les passoires thermiques est devenue la priorité du gouvernement. Et dans l'Hexagone, ce sont 5 millions de passoires qui attendent d'être rénovées.
À l'occasion de la journée de précarité énergétique de ce jeudi, Hello Watt a réalisé une étude en exclusivité pour Europe 1 afin de connaître les régions les plus touchées par ces logements.
L'Île-de-France, mauvaise élève
Ces logements font débat au sein du gouvernement. Les propriétaires de passoires thermiques ne peuvent désormais plus augmenter leur loyer, et ne pourront bientôt plus les louer, même si Bruno Le Maire a ouvert la porte, en septembre dernier, à un report du calendrier de l'interdiction de la mise en location de ces logements. En France, c'est en Île-de-France que l'on retrouve les villes avec le plus de passoires thermiques. Vincennes (44%), Colombes (43%), Paris (42%) et Saint-Maur-des-Fossés (41%) sont les seules communes où la proportion de passoires thermiques, logements classés F et G, dépasse les 40%. Parmi les 10 villes comptant le plus de ces logements, 9 se trouvent dans la région parisienne.
Ces données proviennent de la base de l’ADEME en open data pour les DPE réalisés après juillet 2021.
Crédit photo : Hello Watt
En revanche, au niveau des départements, ces passoires thermiques sont plus présentes dans le sud de la France. Si celui de Paris (42%) se retrouve logiquement à la quatrième place, la Creuse (52%), le Cantal (50%) et la Lozère (49%) sont les trois départements les plus touchés par ces habitations aux mauvaises performances énergétiques. Par ailleurs, dans ce classement, on retrouve plusieurs régions montagneuses. Comme à Modane en Savoie, où 7 DPE sur 10 sont F et G. Et dans les stations de sports d'hiver, la part de passoires thermiques est impressionnante, comme à La Clusaz (57%), par exemple.
Ces données proviennent de la base de l’ADEME en open data pour les DPE réalisés après juillet 2021.
Crédit photo : Hello Watt
Portrait-robot d’une passoire thermique
À quoi ressemble une passoire thermique en France en 2023 ? Cette habitation "type" est un appartement de 67 m2 construit en 1953 et chauffé à l’électricité. Si 60% des logements sont généralement des appartements, seulement 52% des passoires thermiques correspondent à cette catégorie. Ainsi, la proportion d'appartements parmi les passoires thermiques est inférieure à la moyenne pour l'ensemble des logements. La proportion des passoires thermiques chauffées au fioul est significativement élevée, atteignant 18,5% (contre 7% pour la moyenne des logements).
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En théorie, une passoire thermique consomme environ 400 kWh/m2/an. Dans la pratique cependant, on constate que la moyenne se situe plutôt autour de 100 kWh/m2/an. Cela s'explique en partie par le fait que les ménages résidant dans les passoires thermiques chauffent moins leur logement.
Crédit photo : Hello Watt