Dans le viseur du gouvernement, les logements dits "passoires thermiques", classés F ou G et particulièrement voraces en énergie, doivent progressivement être bannis du marché de la location. En 2025 pour les logements classés G et 2028 pour les biens classés F. Récemment, le nouveau ministre du Logement, Patrice Vergriete, a dit "regarder, pour tous les logements G, ce qu'il faut faire pour passer en F" afin que les biens les plus mal classés puissent être loués jusqu'en 2028 à condition que des travaux soient entrepris. Néanmoins, cette mise à l'écart annoncée des passoires thermiques a convaincu de nombreux propriétaires de mettre en vente leur logement énergivore.
Pour accéder à la propriété, ces biens étaient même considérés comme des alternatives crédibles par de nombreux acheteurs, en raison de leurs tarifs, logiquement revus à la baisse. Mais désormais, selon une étude du courtier en crédit VousFinancer, le diagnostic de performance énergétique (DPE) est également surveillé de près par... les banques. Alors que les conditions d'emprunt se sont durcies ces derniers temps, en raison de la hausse des taux d'intérêt, elles pourraient devenir encore plus contraignantes si vous comptez acquérir un bien gourmand en énergie.
Une économie annuelle de 1.600 euros en fonction des biens
"On constate d’ores et déjà que, certaines banques, lors de l’achat d'un bien avec un DPE F ou G pour une résidence principale, demandent 10% d’apport supplémentaire ou acceptent d’accorder le prêt uniquement si une enveloppe de travaux est prévue, ou si un prêt travaux est intégré dans le financement, ce qui peut peser sur l’endettement", développe Julie Bachet, directrice générale de VousFinancer. Les banques justifient ces conditions en s'appuyant sur les économies qu'il est possible de réaliser en optant pour un logement performant. Selon VousFinancer, la consommation d'énergie dans un bien classé A, par rapport à un logement classé E peut aller du simple au septuple et permettre une économie de 1.600 euros par an.
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Du point de vue de certaines banques, l'achat d'une passoire thermique est donc susceptible de gripper la solvabilité de leurs clients. A fortiori dans le cas où la valeur du bien venait à décroître en raison de l'absence de travaux de rénovation. L'acheteur pourrait alors éprouver des difficultés à solder son crédit immobilier.
Des bonus pour des biens performants
"La qualité énergétique des biens est une donnée désormais prise en compte par les banques au même titre que les revenus de l’emprunteur ou sa situation professionnelle, car elle impacte la liquidité du bien, son prix de revente futur, mais aussi les dépenses contraintes du ménage… Autant de facteurs qui entrent en ligne de compte dans l’évaluation du risque qu’effectue la banque au moment de la prise de décision de l’octroi ou non du crédit", résume ainsi Sandrine Allonier, porte-parole de VousFinancer.
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Par conséquent, de plus en plus de banques accordent des bonus aux futurs acheteurs qui favoriseraient un logement performant. Cela peut prendre la forme d'une réduction de taux ou bien d'un octroi de ligne de prêt complémentaire à des taux bonifiés. Des avantages dont pourront également bénéficier les clients qui se dirigent vers un logement moins performant, mais avec un engagement de travaux. VousFinancer donne ainsi l'exemple d'un client qui souhaiterait acquérir un bien classé A, B ou C et qui profiterait alors d'une enveloppe complémentaire de 50.000 euros à 0%, dans la limite de 10% du montant du prêt.