Un chagrin d'amour ou la perte d'un proche peut littéralement briser le cœur : la cardiomyopathie de Tako-Tsubo, pathologie méconnue, provoque chez sa victime les mêmes symptômes qu'un infarctus mais reste bénin pour une grande majorité des cas.
"Paralysie brutale". "C'est une paralysie brutale d'une grande partie du cœur en rapport avec un stress, qui est le plus souvent émotionnel mais aussi physique", a expliqué mercredi Eric Bonnefoy-Cudraz, chef du service d'urgences cardiaques de l'hôpital Louis Pradel à Bron, dans la banlieue de Lyon. "Ce stress peut être causé par la perte d'un être cher, d'un emploi, par une agression mais aussi par une grande joie", a ajouté le médecin précisant qu'il se traduisait par "une douleur thoracique immédiate" dont les symptômes étaient proches de ceux d'un infarctus.
Aucune lésion. "A la différence d'un infarctus, le cœur, dont la capacité d'éjection est alors ralentie de 30%, ne subit aucune lésion et se rétablit dès le troisième jour. La convalescence est complète au bout d'un mois", a-t-il poursuivi sans écarter que des complications pouvaient survenir. Provoqué par la libération massive d'hormones dans le sang (dont l'adrénaline), ce syndrome est décrit pour la première fois dans les années 1990 au Japon, où les cardiologues ont tiré son nom "Tako-Tsubo" d'un pot de pêcheur pour piéger les poulpes. Le cœur prend en effet la forme de cet objet lorsqu'il est affecté par la pathologie.