Le nombre de Rohingyas qui ont fui la Birmanie pour se réfugier au Bangladesh voisin s'élève à 582.000 depuis le 25 août, a annoncé mardi l'ONU, mettant en garde contre la présence de milliers d'autres bloqués à la frontière.
Un recensement plus précis. Le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés a souligné qu'il s'agissait d'une augmentation de 45.000 réfugiés par rapport au chiffre de 537.000 fourni par l'ONU au cours du week-end. Marixie Mercado, une porte-parole de l'agence de l'ONU pour les enfants Unicef, a toutefois déclaré lors d'un point de presse à Genève qu'il ne s'agissait pas d'un afflux soudain de réfugiés, mais d'un recensement plus précis de leur nombre grâce à un meilleur accès aux zones proches de la frontière.
Des violences à l'encontre de la minorité musulmane. Les musulmans rohingyas fuient les violences qui ont débuté fin août en Birmanie à majorité bouddhiste et que l'ONU considère comme une épuration ethnique. Leur nombre a explosé depuis le déclenchement le 25 août d'attaques par des activistes rohingyas contre les forces de sécurité birmanes dans l'État Rakhine(ouest), qui ont provoqué une répression sévère de l'armée.
Un afflux de réfugiés à la frontière. Le porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, a fait part de sa profonde inquiétude concernant "les conditions des milliers de nouveaux arrivants qui sont bloqués près de la frontière entre le Bangladesh et la Birmanie". "Depuis dimanche soir, 10.000 à 15.000 réfugiés rohingyas sont entrés au Bangladesh en passant par le poste-frontière de Anjuman Para dans le district d'Ukhia, au sud-est du pays", a-t-il dit.
Il a souligné que beaucoup d'entre eux avaient choisi de rester dans la partie nord de l'État Rakhine, foyer traditionnel de leur communauté, malgré les menaces de mort. "Ils ont finalement décidé de s'enfuir quand leurs villages ont été incendiés", a-t-il ajouté.
Le Bangladesh encouragé à les accueillir. Selon des employés du HCR, certains réfugiés ont dû marcher pendant près d'une semaine pour atteindre la frontière. La plupart sont toujours regroupés dans des rizières au Bangladesh et attendent la permission de pouvoir se déplacer à l'intérieur du pays, a expliqué Andrej Mahecic. "Le HCR encourage les autorités du Bangladesh à accepter sans tarder ces réfugiés (...). Chaque minute compte, étant donné les conditions fragiles dans lesquelles ils sont arrivés", a-t-il souligné.