35.000 Chinois ont visité la Côte d’Azur l’année dernière, leur président voulait aussi la voir. La France va donc la lui montrer. C'est à Nice, que Hu Jintao poursuit, vendredi, sa visite d'Etat, au lendemain d'une première journée parisienne marquée par la signature de juteux contrats pour les firmes tricolores.
Sécurité maximale
Reste que si le président chinois veut voir Nice, il ne souhaite croiser personne en dehors du programme officiel. Un dispositif de sécurité colossal a été mis en place. 1.500 policiers, gendarmes et tireurs d’élite vont donc veiller à sa sécurité et tenir à l’écart les Niçois et les militants de la cause tibétaine et des droits de l’Homme.
Une cinquantaine de militants des droits de l'Homme et de partisans du "Tibet libre" ont réussi à manifester à Nice, mais à l'écart du centre-ville. Ils étaient rassemblés derrière une banderole demandant la libération de Liu Xiaobo, le prix Nobel de la paix 2010.
A Paris, juste avant le départ du président chinois, une vingtaine de militants de Reporters sans frontières (RSF) ont manifesté au passage du convoi présidentiel. Ils ont ouvert des parapluies blancs sur lesquels était inscrit "Libérez Liu Xiaobo". Mais la police est aussitôt intervenue, arrachant ces parapluies des mains des militants. Quatre membres de RSF et deux autres militants ont été interpellés avant d'être relâchés quatre heures plus tard
A Nice, Hu Jintao résidera au Negresco, le palace emblématique de la ville, où 100 chambres ont été réservées et où la “Suite Royale” donne sur la Méditerranée et la baie des Anges. Les abords de l'hôtel seront évidemment bouclés, tout comme ceux de la villa Masséna où le dirigeant chinois doit rencontrer Nicolas Sarkozy et ceux du restaurant La petite maison où ils dîneront.
Tapis rouge à Paris
La veille déjà, à Paris, tapis rouge, honneurs militaires et escorte de Gardes républicains à cheval : rien n'avait été omis pour faire de la deuxième visite d'Etat du numéro un chinois en France un succès sans ombre pour effacer la brouille née en 2008. Cette année là, le passage de la flamme olympique à Paris avait été agité et la rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï lama avait achevé de froisser les dirigeants chinois.
Dans la capitale, Hu Jintao, là encore, n’a pas croisé les Parisiens. Aux abords de son hôtel, le Georges V, près des Champs-Elysées, le quartier avait même été bouclé par les CRS, en l’honneur de sa visite. Excédés, les résidents ont dû présenter leur carte d’identité pour pouvoir se rendre chez eux ou aller travailler.
Certaines stations de métro ont même été bouclées. Des précautions qui ont énervées les Parisiens. "C’est une honte de bloquer les métros. Le jour du 14 juillet, c’est le président de la République qui passe et on en bloque pas autant. Là, le président chinois l’exige et la France s’exécute aussitôt", s’est exaspérée une Parisienne, interrogée par Europe 1.