De continent, il n’a que le nom et la taille. Le "continent de plastique" a été parcouru par l’expédition Septième continent. Le bateau des explorateurs a fini par toucher terre mercredi, après un périple d’un mois dans le nord de l’océan Atlantique. Où peut-il bien être ? A quoi ressemble-t-il ? Europe 1 vous explique tout.
Où puis-je trouver ce fameux continent de plastique ?
Première chose : il n’y a pas une, mais plusieurs plaques de plastiques flottantes. Nos déchets plastiques s’amassent au milieu de gyres océaniques, d’immenses tourbillons marins.
Il en existe cinq principaux : deux dans l’Atlantique, deux dans le Pacifique et un dans l’océan Indien. Au milieu de chacun de ces tourbillons, les scientifiques trouvent des amas de plastique.
Par exemple, le "continent de plastique" du Pacifique nord ferait 3,4 millions de km².
A quoi ressemblent-ils et vais-je pouvoir les visiter un jour ?
Au risque de vous décevoir : non. Vous ne pourrez jamais enfiler vos bottes et fouler ce fameux continent, pour la simple et bonne raison qu’on "ne peut pas marcher dessus", raconte l’explorateur Patrick Deixonne, qui s’est rendu à la recherche du Septième continent dans l’Atlantique nord. Une situation comme cella sur la photo n'arrive qu'au bord du rivage.
"Les déchets sont assez épars", continue le navigateur. "Quand on récolte (les particules de plastique, ndlr.) et qu’on les met dans un seau, ça ressemble à une soupe de plastique", décrit-il. La plupart des morceaux flottent plus entre deux eaux qu’à la surface et ressemblent à des paillettes de quelques millimètres à quelques centimètres.
The world's gyre garbage patches are colossal "plastic soups" w/ more than 6X as much plastic than plankton! #warppic.twitter.com/Zl9sBlzt4n— Amber Carmi-Smith (@AmberCarmi) 1 Mai 2014
Les plus gros morceaux, comme des restes de bouteilles ou filets de pêche en plastique, sont plus rares.
En quoi des morceaux de plastiques si petits peuvent-ils être dangereux ?
Ces petites particules de plastique, quasiment invisibles, posent d’énormes problèmes. Elles sont en effet assez petites pour être confondues avec du plancton ou de petits animaux marins, en bas de la chaîne alimentaire. Certains poissons s’en nourrissent donc, et au final, le plastique peut atterrir dans nos assiettes.
De plus, les scientifiques et explorateurs qui se sont rendus dans les gyres océaniques ont tous fait le même constat. "Dès qu’on découvrait un déchet supérieur à 10 cm, il était colonisé de petites bêtes, de crabes, de crevettes, parfois des poissons cachés à l’intérieur." Ces refuges flottants peuvent considérablement modifier les écosystèmes marins, en transportant des animaux dans des zones où ils ne se rendent pas habituellement.
Le documentaire, diffusé en 2012 sur Arte, Addicted to plastic, explique qu’une des solutions à apporter au problème de la pollution plastique des océans est simplement de limiter sa consommation. De nombreux plastiques ne se dégradent en effet jamais totalement, subsistant à l’état de micro-particules polluantes. Rien ne sert d’attendre que cette pollution disparaisse d’elle-même, donc.