L'INFO. L'Algérien Djamel Okacha, désigné par Al-Qaïda pour remplacer Abdelhamid Abou Zeïd tué en février au Mali, est un combattant aguerri à la carrière fulgurante qui devrait contribuer à unifier les djihadistes derrière Abdelmalek Droukdel.
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Agé de 34 ans, Okacha, alias Yahia Aboul Hammam, est "l'homme de confiance de Droukdel" le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Il a été désigné "il y a quelques jours" comme le nouveau chef d'Aqmi pour la région s'étendant de Ghardaïa (centre-sud de l'Algérie) à l'Azawad (nord du Mali), selon le patron de la chaîne de télévision algérienne Ennahar TV, Mohamed Mokeddem. Il doit encore être confirmé dans ses fonctions par l'ensemble de la direction d'Aqmi, a-t-il précisé.
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Il n'a pas eu son "baptême" de l'Asie centrale. Okacha n'est pas passé par l'Afghanistan, comme Mokhtar Belmokhtar, l'un des hommes forts d'Aqmi entré en dissidence en octobre 2012 pour fonder son unité combattante. Belmokhtar, qui aurait aussi été tué au Mali, n'appréciait justement pas le fait qu'Okacha n'ait pas eu "le baptême" de l'Asie centrale, selon une source diplomatique. Impliqué en Algérie, puis dans le nord du Mali depuis 2004, Okacha a gagné progressivement du galon et, depuis 2007, la confiance de Droukdel et Abou Zeïd. Okacha "a éclipsé Belmokhtar dans sa mission d'unification des katibas (unités combattantes) sahariennes", a ajouté la source diplomatique.
En octobre, alors qu'il dirige une brigade d'Aqmi, il succède comme coordonnateur d'Aqmi pour le Sahel à Nabil Makhloufi, alias "Nabil Aboul Qama", mort dans "un accident" de voiture au Mali. Pour Mohamed Mokeddem, auteur de plusieurs ouvrages de référence, Okacha "va renforcer Droukdel" et calmer les tensions.
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"Sa seule femme, c'est le djihad". Natif de Reghaïa (préfecture d'Alger), il "maîtrise bien la philosophie djihadiste et a des dons de prédicateur" face aux jeunes. Fort de "bonnes relations" avec les islamistes mauritaniens, Okacha est soupçonné d'implication dans l'assassinat en juin à Nouakchott d'un Américain, Christopher Logest, et dans l'attaque contre l'ambassade de France (deux blessés) en août 2009.
Membre du Groupe islamique armé (GIA), il est emprisonné 18 mois en 1995 en Algérie, en pleine décennie noire. Libéré, il rejoint le tout aussi sanguinaire Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, devenu Aqmi). Actif dans la région kabyle de Tizi Ouzou (nord-est), il est ensuite condamné à mort par contumace. "Sa seule femme, c'est le jihad", selon Mohamed Mokeddem.
"Nous reconnaissons tout régime qui accepte la loi de Dieu et sommes prêts a être ses fidèles soldats, déclarait-il en octobre à l'agence mauritanienne ANI. "Tout régime opposé à la religion de Dieu et qui cherche à appliquer des lois (terrestres) et tout ce qui en découle n'est pas acceptable pour nous. Nous considérons que les musulmans doivent s'en débarrasser", avait-il lancé.