Assange: "cesser la chasse aux sorcières"

L'ambassade d'Equateur à Londres.
L'ambassade d'Equateur à Londres. © REUTERS
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
L'activiste s'est exprimé publiquement dimanche. Une première depuis le mois de mars.

Pour sa première apparition publique depuis le mois de mars, il a soigné la mise en scène. Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, retranché depuis deux mois à l'ambassade d'Equateur à Londres, est apparu dimanche sur le balcon de l'immeuble, juste au-dessus de la tête des policiers britanniques qui cherchent à l'arrêter. Dans un discours d'une dizaine de minutes, Julian Assange, élégamment vêtu, a appelé les Etats-Unis à cesser la "chasse aux sorcières" contre son réseau et enjoint Barack Obama à faire "ce qu'il doit faire".

Julian Assange, coiffé et rasé de frais, a aussi longuement remercié les partisans de WikiLeaks, notamment l'Equateur, un pays qui s'est "levé pour la justice". Il a en outre adressé un message à ses enfants, les assurant qu'ils seraient "bientôt réunis", et remercié les habitants des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou de Suède qui l'ont soutenu. Avant de rentrer dans l'ambassade, il a levé les deux pouces en l'air.

Une apparition publique risquée

Cette apparition en publique était risquée pour l'Australien, qui risquait de se faire arrêter par les autorités britanniques, en vue de son extradition. Un peu plus tôt, un porte-parole de WikiLeaks s'est de son côté exprimé pour faire un pas vers la Suède, estimant que si la Suède s'engageait formellement à ne jamais extrader Julian Assange aux Etats-Unis, cela constituerait "une bonne base" de négociation.

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Ces déclarations font suite à un article du Sunday Times qui affirmait que l'activiste était prêt à se rendre contre de telles garanties. "Je ne peux faire de commentaires (sur ces informations), mais ce serait une bonne base, pour négocier une façon de mettre un terme à cette affaire, si les autorités suédoises déclaraient absolument sans réserves que Julian ne sera jamais extradé de Suède vers les Etats-Unis", a assuré Kristinn Hrafnsson, porte-parole de WikiLeaks.

Répondre aux questions du procureur

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© Reuters

Kristinn Hrafnsson a rappelé que Assange, inquiété en Suède pour une affaire de viol et une autre d'agression sexuelle concernant deux jeunes femmes, et qui doit y être extradé pour en répondre, avait "toujours été d'accord pour répondre aux questions" de la justice, et cela "depuis bientôt deux ans".

Il a aussi souligné que Julian Assange, qui avait pu quitter la Suède libre malgré cette affaire, avait depuis suggéré, sans succès, de répondre aux questions du procureur, soit en face-à-face à Londres, soit par vidéo-conférence entre Londres et Stockholm, ce que la Suède n'a pas accepté. Il n'a pas été mis en examen dans ces affaires pour l'instant.

Soutien sud-américain

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© REUTERS

Deux jours après la décision de Quito d'accorder l'asile à Julian Assange, l'Equateur a reçu un soutien de poids de ses amis de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba). Les ministres des Affaires étrangères du bloc, qui comprend notamment le Venezuela, Cuba et le Nicaragua, ont averti le gouvernement britannique que l'entrée de la police dans l'ambassade équatorienne à Londres pour y arrêter le fondateur de Wikileaks aurait "de graves conséquences dans le monde entier", à l'issue d'un sommet d'urgence convoqué samedi soir à Guayaquil, au nord-ouest de l'Equateur.

"Nous refusons les menaces intimidatrices proférées par les porte-parole du gouvernement du Royaume-Uni parce qu'elles violent les principes de souveraineté et l'intégrité territoriale des nations", précise la déclaration commune. Le président équatorien Rafael Correa avait également dénoncé samedi les "menaces grossières" de la Grande-Bretagne.