Les militaires au pouvoir au Niger ne veulent plus de l’ambassadeur français à Niamey. Ils l’ont fait savoir à Paris jeudi dans une lettre, ordonnant son expulsion, après l’expiration lundi d’un ultimatum fixé par la junte. Mais Paris est jusqu’à présent ferme, le diplomate reste pour le moment dans sa résidence…
"Rien n'a encore été décidé"
Accompagné de sa garde rapprochée, trois militaires du GIGN spécialistes de la protection des hautes personnalités, l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, ne bénéficie plus de l’immunité diplomatique depuis ce jeudi. Elle a été levée pour lui et sa famille. Autrement dit, en dehors de l’ambassade, il est considéré comme un ressortissant français comme un autre. Sa voiture et ses bagages peuvent être fouillés et lui-même peut faire l’objet de restrictions de liberté.
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La présence policière nigérienne à l’extérieur de l’ambassade est de plus en plus forte, selon une source diplomatique. Une façon de maintenir la pression. Mais les putschistes iront-ils jusqu’à expulser manu militari l’ambassadeur français ? En réalité, "rien n’a encore été décidé", assure auprès d’Europe 1 une source sécuritaire à Niamey.
De leur côté, les 1.500 militaires français stationnés dans leur base ne sortent plus. S'ils ne sont plus visibles le soir ou le week-end dans les rues du centre-ville, ils se tiennent tout de même prêts, selon un haut gradé, à "répondre à d’éventuelles violences contre les intérêts tricolores dans le pays".