Il était parti cerné par les affaires et par la petite porte, il pourrait revenir triomphant. Il ? Silvio Berlusconi et ses 75 ans. Le très médiatique ancien président du Conseil italien, qui avait dû laisser le poste au rigoureux Mario Monti, songerait à un retour aux affaires.
Il n'a pas échappé à celui qui a présidé aux destinées de l'Italie durant les huit dernières années que la côte de popularité de son successeur s'effrite au sein de la Botte, reculant de 20 points, selon Le Nouvel obs. Alors que l'Italie est à la peine sur le plan économique, celui qu'on a surnommé "Super Mario" à son arrivée ne parvient pas à obtenir le soutien de l'Union européenne en faveur de mesures de relance.
"Je suis toujours là"
Et il doit faire face en Italie à la méfiance des partis qui soutiennent le gouvernement, tous concentrés sur les élections législatives du printemps 2013 et abandonnés petit à petit par l'opinion. Tout ça a conduit le Cavaliere à se tenir prêt, au cas où. "Je travaille à des solutions. Je suis toujours là", a-t-il assuré à quelques jeunes de droite à l'issue d'un meeting la semaine dernière, d'après The Guardian.
Voyant l'humoriste eurosceptique Beppe Grillo grimper dans les intentions de vote, Silvio Berlusconi ne peut s'empêcher de repenser à ses débuts, en 1994. Il n'hésite pas à recourir aux même arguments que le populiste Grillo sur sa page Facebook : "La sortie de l'Italie de la zone euro, voire de l'Allemagne, si celle-ci n'accepte pas de renforcer le rôle de la Banque centrale européenne".
"La faute de l'euro"
Quitter l'euro pour revenir à la lire permettrait, selon le Cavaliere, de retrouver du poids étant donné que l'Italie est un gros exportateur. Pour y réfléchir, il dit avoir prévu d'organiser le 15 juillet un séminaire auquel participerait "plusieurs prix Nobel d'économie", précise Le Point.
Pourquoi Berlusconi fait-il tout cela ? "Pour démontrer que le désastre n'est pas la conséquence de l'action de son gouvernement mais bien la faute de l'euro", analyse Massimo Franco, éditorialiste au Corriere della Sera.
Malgré tout, il semble difficilement concevable de voir Silvio Berlusconi revenir aux affaires. Le Parti de la liberté, qu'il a créé en 2007, a été repris officiellement par Angelino Alfano. Un parti qui plafonne aujourd'hui à 18% quand il faisait, à la belle époque, autour de 35%. Mais les législatives sont dans un an, et l'ancien parti de Berlusconi dispose à l'heure actuelle des voix nécessaires au Parlement pour faire sauter le gouvernement non-élu de Mario Monti, signale Le Matin. Il faut toujours se méfier du Berlusconi qui dort.