La Chine devient malheureusement coutumière de ce genre d'attaques. Vendredi, une attaque "terroriste" a provoqué la mort de quatre personnes dans le district de Shache, situé dans la province de Xinjiang, ont annoncé samedi les médias officiels chinois. Onze "terroristes", qui ont utilisé des explosifs et des armes blanches, ont été tués par balle lors de ces violences par les forces de l'ordre.
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Explosifs, haches et couteaux. C'est vendredi, vers 13h30, que les assaillants sont passés à l'action. Jetant d'abord des engins explosifs, ils se sont ensuite jetés sur les les passants d'une rue commerçante pour les attaquer à l'arme blanche, a relaté l'agence de presse Chine Nouvelle. Onze de ces assaillants ont été abattus par des policiers qui patrouillaient à ce moment-là dans le quartier. Les autorités ont saisi par la suite sur place d'autres explosifs ainsi que des haches et des couteaux.
Quatre morts parmi les civils sont à déplorer. Les blessés, eux, ont été évacués dans des hôpitaux.
Le Xinjiang, une région agitée. Le Xinjiang est régulièrement secoué par des troubles en raison des fortes tensions entre Han, l'ethnie majoritaire en Chine, et Ouïghours, des musulmans turcophones. Ces derniers rejettent la tutelle de Pékin, qu'ils accusent de les discriminer. Mais aux yeux des autorités chinoises, les militants ouïghours sont des "séparatistes", voir des "terroristes".
Le district de Shache, où a eu lieu l'attaque, avait été le théâtre d'affrontements d'une grande violence en juillet,alors que le ramadan tirait sur sa fin. Les forces de police avaient alors "abattu des dizaines" d'assaillants "qui s'en prenaient aux civils et aux véhicules", avaient alors rapporté les médias d'Etat.
L'attaque de vendredi vient donc confirmer une détérioration de la situation au Xinjiang où Pékin a lancé ces dernières mois une vaste campagne de répression. Les autorités ont procédé à plusieurs dizaines d'exécutions annoncées officiellement ainsi qu'à des centaines d'interpellations, des condamnations de masse suivant des procès expéditifs. Enfin, des "terroristes" ont été exhibés publiquement. Cette politique fait le lit, selon les groupes de défense des droits de l'homme, des tensions et des violences.
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La condamnation d'un intellectuel ouïghour qui ne passe pas. Quatre jours avant l'attaque, un intellectuel et professeur ouïghour, Ilham Tohti, s'était vu confirmer sa peine de prison à perpétuité par la justice chinoise. Économiste reconnue et voix modérée, il a toujours dénoncé les discrimination qui, selon lui, frappaient les Ouïghours mais sans pour autant demander l'indépendance de sa province.
Ce verdict, extrêmement sévère, a été considéré par les experts comme limitant l'espoir d'un apaisement dans le Xinjiang. D'autant plus que cinq jours avant l'attaque, ce sont des étudiants d'Ilham Tohti qui avaient été traduits devant la justice, accusés eux aussi de "séparatisme".
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