Le statu quo à Chypre "ne bénéficie à personne", a affirmé samedi à Istanbul la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton. "Nous voulons une fédération avec deux communautés et deux zones, et nous le voudrions le plus vite possible", a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse avec son homologue Ahmet Davutoglu, lors d'une visite en Turquie.
L'île méditerranéenne est divisée depuis 1974, lorsque la Turquie a envahi le nord de Chypre à la suite d'un coup d'Etat fomenté par des nationalistes chypriotes-grecs soutenus par la junte des colonels alors au pouvoir à Athènes et visant à rattacher le pays à la Grèce. Des négociations de paix se poursuivent depuis septembre 2008 entre les dirigeants des communautés grecque et turque de l'île, mais sans résultat tangible alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé aux deux parties de parvenir à un accord d'ici octobre.
La République de Chypre est internationalement reconnue tandis que la République turque de Chypre du Nord (RTCN) est autoproclamée et uniquement reconnue par Ankara. Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a haussé le ton cette semaine et prévenu que la question chypriote devait être résolue avant l'accession de Chypre à la présidence tournante de l'Union européenne, en juillet 2012, au risque sinon d'un "gel" des relations Turquie-UE.