L’étau se resserre autour du président égyptien. Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et David Cameron ont rédigé une déclaration commune diffusée samedi par l’Elysée. Ils demandent à Hosni Moubarak d’éviter la violence par tous les moyens, alors qu’au moins 92 personnes sont mortes ces derniers jours lors d’un mouvement de contestation sans précédent à l’encontre du gouvernement. De son côté, Barack Obama a appelé à la retenue pour éviter la violence et convoqué une réunion de crise.
"Nous sommes vivement préoccupés par les événements que nous observons en Egypte. Nous reconnaissons le rôle modérateur que le président Moubarak a joué depuis de nombreuses années au Moyen-Orient. Nous lui demandons désormais de faire preuve de la même modération pour traiter la situation actuelle en Egypte", écrivent le président français, la chancelière allemande et le Premier ministre britannique.
Tenir les promesses
"Nous appelons le président Moubarak à éviter à tout prix l'usage de la violence contre des civils sans armes et appelons les manifestants à exercer leur droit pacifiquement", poursuivent-ils.
"Il est essentiel que les réformes politiques, économiques et sociales à venir que le président Moubarak a promises soient mises en œuvre pleinement et rapidement et qu'elles répondent aux aspirations du peuple égyptien", ajoutent les trois responsables européens.
"Un avenir meilleur et plus juste"
"Les droits de l'Homme et les libertés démocratiques doivent être pleinement respectés, y compris la liberté d'expression et de communication, notamment l'usage du téléphone et de l'Internet, ainsi que le droit de réunion et de manifestation pacifiques", demandent les dirigeants européens, alors que les réseaux sociaux Facebook et Twitter ont été bloqués lors des manifestations.
"Le peuple égyptien a des revendications légitimes et aspire à un avenir meilleur et plus juste. Nous appelons le président Moubarak à engager un processus de changement qui se traduise à travers un gouvernement à représentation élargie et des élections libres et justes", conclut le texte.
Obama appelle à "la retenue"
De son côté, Barack Obama a réuni samedi son conseil à la sécurité nationale pour faire le point sur la situation en Egypte. "Il a réaffirmé que notre priorité était de nous opposer au violence et d'appeler à la retenue, de soutenir les droits universels et d'appuyer des mesures concrètes qui fassent progresser la réforme politique en Egypte", rapporte la Maison blanche dans un communiqué.
En attendant, la contestation se poursuit dans les rues égyptiennes. Mais Hosni Moubarak ne semble pas prêt à assouvir la demande des manifestants, qui réclame son départ. Samedi, le président égyptien a nommé un vice-président et un premier ministre. Après ces annonces, son principal opposant, Mohamed ElBaradei a appelé Moubarak à partir sans délai, pour le bien de l'Egypte.