Vingt-quatre immigrés indiens ont été inculpés mardi à Singapour après des émeutes, les pires depuis plus de 40 ans, qui ont fait craindre le retour des tensions raciales dans la cité-Etat. Les hommes ont été maintenus en détention préventive pour une semaine. Ils risquent une peine maximale de sept ans de prison, ainsi que des coups de canne, pour leur participation présumée aux émeutes.
Les violences, survenues dans la nuit de dimanche à lundi, ont profondément choqué la riche capitale financière, très à cheval sur l'ordre. Réagissant à la mort d'un des leurs dans un accident de bus, environ 400 immigrés du sous-continent indien ont incendié des dizaines de véhicules, dont des voitures de police. Les troubles ont fait 39 blessés, selon les forces de l'ordre.
Les autorités ont appelé au calme, enjoignant la population à ne pas laisser ces violences troubler l'harmonie multiethnique que le gouvernement entend promouvoir.
Les émeutes, les premières depuis les violences raciales de 1969, ont en effet fait fuser de nombreux commentaires peu amènes à l'encontre des étrangers. "Mettez-les en prison, expulsez-les et donnez-les leur des coups de canne", écrit Tan Beng Ming sur la page Facebook de Yahoo! Singapour. Les coups de canne sont une condamnation restée assez courante dans le système judiciaire singapourien. "Il n'y a que les étrangers qui pourraient déclencher une émeute", assure un autre commentaire signé de Koh Koh.