Un nouveau colis piégé a été intercepté jeudi matin en Grèce. Ce paquet était destiné à l'ambassade de France à Athènes. Jugé suspect à son arrivée à la chancellerie, le paquet a été retourné à l'agence de messagerie expéditrice, dans la banlieue de Kallithéa au sud d'Athènes.
L'expéditeur indiqué sur le paquet était l'archevêque orthodoxe d'Athènes, chef de l'Eglise nationale, et l'explosif était dissimulé dans un tome évidé des œuvres complètes de Georges Souris, un poète satirique grec du 19ème siècle, a précisé la police. La police grecque a procédé à l'explosion de ce colis.
Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé à la mi-journée jeudi qu'un colis aux conditions d'acheminement "suspectes" a été détruit par des artificiers grecs à l'ambassade de France à Athènes. Selon les autorités, le paquet faisait visiblement partie d'un envoi groupé expédié il y a trois jours.
Le quatorzième colis suspect
C'est le deuxième colis piégé qui vise la France. Lundi, un paquet suspect contenant une bombe a été également intercepté. Il était destiné au président français Nicolas Sarkozy.
Cette nouvelle alerte intervient après l'interception en Grèce depuis lundi, de douze colis piégés ou suspects. Quatorze paquets au total ont été découverts en Grèce et à l'étranger. Ils ont été expédiés quasi simultanément lundi et mardi à des ambassades étrangères à Athènes, ainsi qu'à la chancelière allemande Angela Merkel, au Premier ministre italien Silvio Berlusconi.
La plupart des colis, repérés parce que l'adresse ne présente généralement pas assez de détails, prennent feu quand ils sont ouverts et ne contiennent pas suffisamment d'explosifs pour faire des victimes. Conséquence : la Grèce a suspendu tout son courrier international jusqu'à jeudi soir pour vérification.
Une réunion a eu lieu jeudi matin sous l'égide du ministre grec des Transports Dimitris Reppas avec la participation des responsables de la police, de la poste grecque et des messageries rapides. Ils doivent examiner l'éventualité de prolonger l'interdiction de la sortie du courrier international du pays.
Un groupe d'anarchistes soupçonné
Les autorités grecques soupçonnent un groupe grec de la mouvance anarchiste, la "Conspiration des cellules de feu". Deux jeunes membres ont été arrêtés lundi après une explosion dans une messagerie rapide dans un quartier central d'Athènes, un incident qui a déclenché l'affaire des colis piégés. Panayotis Argyrou - 22 ans, étudiant en chimie - et Gérassimos Tsakalos - 24 ans - ont été présentés jeudi à un juge d'instruction et sont poursuivis pour "appartenance à un groupe terroriste", selon une source judiciaire. Panayotis Argyrou portait le paquet piégé adressé à Nicolas Sarkozy au moment de son arrestation.
Ce groupe est actif depuis 2008 et formé surtout de jeunes entre 20 et 25 ans. Il est responsable d'une série d'attentats aux engins explosifs contre des personnalités ou institutions politiques et économiques.