A Hong Kong, la contestation pro-démocratie n’est pas éteinte. Elle a même connu un nouvel accès de fièvre lundi, quand des manifestants ont envahi brusquement l’une des principales artères de la ville, juste devant le siège du gouvernement local. Ils ont été durement réprimés par la police, qui les a aspergés de gaz au poivre et d’eau. Pour les observateurs, il s’agit des heurts les plus importants depuis le 28 septembre, date à laquelle des dizaines de milliers de Hong-Kongais étaient descendus dans la rue pour réclamer plus de démocratie.
Le siège du gouvernement encerclé. Après quelques semaines d’accalmie, les dirigeants de ce mouvement qui compte de nombreux étudiants ont décidé d’appeler les manifestants à encercler le siège du gouvernement. Car pour eux, pas question de laisser la contestation s’étioler petit à petit : "nous avons l’impression que le gouvernement ne ressent pas de pression si le mouvement se poursuit comme cela", explique l’un des leaders au New York Times.
Des images des affrontements à Hong Kong :
Lundi, des milliers de manifestants ont donc assiégé le bâtiment qui abrite le gouvernement local de cette ancienne colonie britannique, dont les bureaux sont restés fermés. Leurs revendications n’ont pas changé : ils protestent toujours contre la réforme mise en place par le pouvoir central chinois pour l’élection du chef du gouvernement de Hong Kong. Pékin a bien approuvé le principe "une voix, un vote". Mais à condition que les candidats soient présélectionnés par un comité de grands électeurs, en majorité favorable au Parti communiste chinois.
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40 interpellations. Leurs méthodes aussi sont restées les mêmes : les manifestants de Hong Kong occupent toujours plusieurs campements dans la ville, même si l’un d’eux, dans le quartier de Mong Kok, a été démantelé par les autorités la semaine dernière. Eux qui ont fait du parapluie – utilisé pour se protéger des gaz lacrymogènes de la police – leur symbole insistent sur le côté non-violent de leurs actions.
Après les accrochages avec la police, 40 personnes ont été interpellées lundi. Onze policiers ont été blessés et au total, 37 personnes ont été soignées dans les hôpitaux de la ville. Le chef de l’exécutif local, Leung Chun-Ying, a en outre prévenu que de nouvelles opérations policières pouvaient avoir lieu très rapidement. Il sait qu’il peut compter notamment sur l’exaspération des Hong-Kongais, fatigués de subir des embouteillages monstres depuis que les manifestants ont établi leurs campements en plein centre. Mais aussi sur la lassitude de certains militants, qui peinent à imaginer que Pékin finisse par céder sur un point qui risquerait de donner des idées au reste de la Chine.